Rencontre
Flâneries d’automne. À Entêoulet, découvrez le superbe jardin gersois et plein de surprises d’une jardinière confirmée, Renée Boy-Faget, très active sur les réseaux sociaux.
QUAND RENÉE BOY-FAGET PENSE À CE QU’ELLE DOIT FAIRE AU JARDIN, ELLE L’ENVISAGE TOUJOURS SOUS L’ANGLE DES FORMES ET DES COULEURS, NOTAMMENT CELLES DE L’AUTOMNE, SA SAISON PRÉFÉRÉE. C’EST DONC LE MOMENT IDÉAL POUR VISITER SON JARDIN INTIME, L’UN DES ESPACES QUI COMPOSENT SON JARDIN D’ENTÊOULET.
En automne, la campagne vallonnée du Gers prend parfois des petits airs de Toscane. Un écrin idéal pour le jardin d’Entêoulet, conçu, planté et entretenu par Renée Boy-Faget depuis près de 20 ans. Rencontre avec une jardinière aussi passionnée qu’infatigable.
Cela n’étonnera personne de savoir que vous jardinez depuis toujours !
J’ai commencé avec ma mère, dans son potager. J’avais mon petit carré, je repiquais mes salades, je semais mes carottes. Je pense que mon goût pour le jardinage vient de là. Même en appartement, j’avais des plantes partout! Dans les différentes maisons où nous avons vécu ensuite, j’ai toujours eu un jardin. On décore son intérieur, c’est très bien, mais moi je veux aussi décorer l’extérieur. Vous savez, j’aurais aimé peindre et je ne l’ai jamais fait. À la place, j’ai un jardin et je pense que j’y exprime la même envie de formes, de couleurs…
Diriez-vous que votre jardin, élu « Jardin préféré des Français » en 2014, est une sorte d’aboutissement pour vous ?
Ça, seul l’avenir le dira! C’est, en tout cas, mon cinquième jardin et le plus grand…
Aujourd’hui, mon jardin est tel que je l’imaginais au début!
à ce jour (rires)! Je me rappelle avoir loué une maison à Toulouse à l’angle d’une rue, je n’avais que 500 m2 de jardin, mais les passants s’arrêtaient tout le temps pour admirer mes fleurs. Déjà, je partageais ma passion, seule l’échelle était différente.
Puisqu’on parle d’échelle : vous avez aujourd’hui 2,5 hectares dont vous vous occupez seule. Comment faites-vous ?
Je ne compte pas mon temps au jardin, c’est certain. En pleine saison, je dois y passer entre 8 et 12 heures par jour. Nous sommes sur d’anciennes terres agricoles donc, au début, j’ai énormément amendé le sol en apportant du compost à la plantation. Et j’ai toujours beaucoup paillé. Les zones que j’ai plantées à cette époque sont donc plus matures et équilibrées et demandent moins d’huile de coude que les nouvelles zones que j’investis peu à peu. Parce que c’est là mon seul «problème» : pour moi, un massif en appelle toujours un autre! Aujourd’hui, je prends plus mon temps, probablement parce que je progresse dans ma connaissance du jardin et des plantes. J’ai également choisi des plantes plus faciles d’entretien. Et je suis plus fataliste. Si ça pousse, très bien. Si ça rate, ça ne m’affecte pas plus que ça.
Il y a beaucoup de bancs et de chaises dans votre jardin, qui sont autant d’invitations à faire une pause. Vous y asseyez-vous de temps à autre ?
Si je m’assois, je ne vais voir que le négatif! Mais j’invite les visiteurs à prendre quelques minutes pour bien regarder les différentes scènes. Et je leur conseille toujours de ne pas hésiter à se retourner, pour voir les choses autrement.
Au jardin, comme pour tout ce que j’ai réalisé dans ma vie, j’ai appris en faisant.