Detente Jardin

Biodiversi­té

Le ver luisant n’a rien d’un ver ! Ces petits lampions de moins en moins communs dans nos jardins sont des coléoptère­s capables d’émettre de la lumière. Ouvrez l’oeil cet été et amusez-vous à les recenser !

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Trouvez dans votre jardin ces petits lampions vivants que sont les vers luisants.

En nos climats, peu d’insectes rivalisent de renommée populaire avec le ver luisant, la curieuse bestiole qui, pour célébrer ses petites joies de la vie, s’allume un phare au bout du ventre. Qui ne le connaît au moins de nom ? Dans les chaudes soirées de l’été, qui ne l’a vu errer parmi les herbages, pareil à une étincelle tombée de la pleine lune?» Si tout le monde connaît en effet son nom, peu de gens peuvent se targuer de nos jours d’avoir déjà vu un ver luisant, n’en déplaise à l’entomologi­ste Jean-Henri Fabre [*].

Levons d’emblée une confusion : on associe souvent ver luisant et luciole, ce sont pourtant sont deux coléoptère­s bien différents. Cette dernière ne se rencontre que dans l’extrême sud-est de la France (Alpes-Maritimes et Corse) et une autre espèce vit aux Antilles. Mâle et femelle sont identiques et émettent en vol une lumière qui clignote. Il existe en France une dizaine d’espèces de vers luisants. Si une lumière continue est émise au sol, il y a de fortes chances qu’il s’agisse du lampyre commun (Lampyris noctiluca), le plus courant. Une autre espèce, plus petite, est présente dans l’Est : le petit

Texte : Catherine Levesque-Lecointre ver luisant (Lamprohiza splendidul­a) qui, lui, brille en volant d’une lumière continue.

Escargots ou limaces au menu

Le ver luisant vit à l’état larvaire durant une à deux années selon la région et se reconnaît aux marques rose pâle présentes sur tous les segments. Une larve proche de celle de la coccinelle, qui est plus petite (inférieure à 1 cm) et active de jour, avec des protubéran­ces et taches de couleur à différents endroits. La larve de ver luisant sort plutôt au crépuscule pour dévorer escargots ou limaces. Elle se fixe sur la coquille grâce à sa ventouse et mord sa proie sur l’avant du corps pour la paralyser (voir photo 3).

Elle se nymphose dans le sol, sous une pierre ou un morceau de bois pour devenir adulte. L’espérance de vie est alors limitée à deux ou trois semaines et la femelle conserve son aspect larvaire, sans les taches. Doté d’ailes et d’élytres, le mâle repère son lumignon en vol grâce à ses yeux hypertroph­iés. Objectif : se reproduire ! [*] Souvenirs entomologi­ques, 1907.

 ??  ?? 1. C’est l’aspect larviforme que conserve la femelle adulte qui a donné son nom au ver luisant.
2. Le mâle est beaucoup plus petit que la femelle. À son contact, il cesse d’émettre de la lumière.
3. Seules les larves s’alimentent : elles anesthésie­nt l’escargot ou la limace grâce à du venin. La proie est alors liquéfiée par les enzymes digestives avant d’être ingurgitée.
4. La tache lumineuse de la femelle est émise par le bas de l’abdomen. Pour la rendre visible, elle se contorsion­ne sur les côtés.
1. C’est l’aspect larviforme que conserve la femelle adulte qui a donné son nom au ver luisant. 2. Le mâle est beaucoup plus petit que la femelle. À son contact, il cesse d’émettre de la lumière. 3. Seules les larves s’alimentent : elles anesthésie­nt l’escargot ou la limace grâce à du venin. La proie est alors liquéfiée par les enzymes digestives avant d’être ingurgitée. 4. La tache lumineuse de la femelle est émise par le bas de l’abdomen. Pour la rendre visible, elle se contorsion­ne sur les côtés.
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