JEAN-JACQUES DERBOUX,
jardinier paysagiste à Montpellier, jeanjacquesderboux.fr
Avant d’évoquer l’arrosage goutteà-goutte, je souhaite revenir sur des notions essentielles du jardin sans arrosage. Il faut se rapprocher le plus possible de la nature par le choix de végétaux adaptés à la sécheresse, à la région et au sol. Il faut planter au bon moment (aux premières pluies importantes de fin d’été ici dans le Sud méditerranéen) de jeunes végétaux, si possible présentés dans des contenants anti-chignon, et arroser copieusement à la plantation.
En début d’été, un paillage va espacer les arrosages toujours copieux pour que les racines descendent en profondeur. En ce qui concerne l’arrosage goutte-à-goutte, s’il a son utilité sur la terrasse ou au balcon pour les végétaux hors-sol ou les scènes exotiques aux végétaux appréciant un sol frais, voire humide, on peut s’en passer au jardin.
Car ça suffit de voir du plastique partout ! Ce n’est pas naturel.
Il vaut mieux placer des robinets à des endroits stratégiques pour brancher le tuyau ou remplir l’arrosoir. On arrose ainsi de façon adaptée en fonction de l’état de la plante, de la météo.
L’arrosage goutte-à-goutte est le contraire de l’arrosage profond que je préconise pour des plantes résistantes. Il entraîne un enracinement superficiel qui les rend sensibles à la sécheresse et à l’arrachage lors de vents violents.
Il suffit qu’un tuyau ou un goutteur se bouche et on ne s’en rend compte que lorsque la plante dépendante du goutte-à-goutte grille et meurt de soif. La durée de vie des haies bénéficiant d’un arrosage goutteà-goutte est énormément écourtée. Encore une fois, il faut aller vers une réelle autonomie des végétaux en s’inspirant de la nature.