3 questions à…
FABIEN VERFAILLIE,
animateur de l’Observatoire des vers luisants et des lucioles, créé par le groupe associatif Estuaire (GAE) et par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Depuis la création de votre observatoire, en 2015, quel est l’état des lieux ?
Notre observatoire compte plus de 15 000 observateurs par an ces quatre dernières années. Le capital sympathie du ver luisant explique le succès de ce programme de sciences participatives. Nous ne pouvons satisfaire les trois mille demandes annuelles de « missions spéciales », qui, à la différence des observations dans le jardin, consistent en des comptages en bord de chemin. Celles-ci se cantonneront cet été au parc naturel régional des Causses du Quercy. Il ressort de nos analyses que le ver luisant n’est pas en danger d’extinction, mais la baisse de densité est incontestable. Les nuits où l’on en croise une centaine appartiennent au passé, mais il en reste à peu près partout, avec toutefois une raréfaction marquée dans le nord de la France.
Quelles sont les menaces qui pèsent sur les vers luisants ? Les hélicides (granulés contre les limaces et les escargots) avant tout, parce qu’ils déciment leur principale source de nourriture ! La luminosité nocturne ambiante limite en outre la capacité des mâles à repérer les femelles. Si les lampes solaires des jardins semblent ne pas avoir d’impact, mieux vaut privilégier les lumières chaudes, moins préjudiciables à la faune.
Quelles sont les pratiques favorables à la présence de vers luisants ?
La conservation des vers luisants passe par les jardins, où la densité reste plus élevée qu’ailleurs. Ceux qui sont situés en milieu rural ou à proximité d’une forêt, d’une prairie sont plus susceptibles d’abriter des vers luisants. Dans une zone bien exposée, conservez une zone enherbée avec quelques cailloux à proximité, de mai à fin septembre, période durant laquelle les femelles se perchent en haut d’une tige pour attirer les mâles.