L’été est bien derrière nous. Pas besoin du calendrier pour le savoir :

le premier gel a cueilli la dernière rose, nous laissant une petite épine au coeur. L’horloge interne des oiseaux du jardin s’est mise en pause. Ils ne chantent plus mais se gavent de baies. Et pour les feuilles des arbres, parées comme jamais, c’est départ sans bagage dans le vent d’automne. À la maison, j’ai allumé le poêle. Les bûches de bois du cerisier coupé il y a 4 ans rayonnent. L’astre céleste rend, par une des plus belles inventions de la nature, le bois, l’énergie que celui-ci a accumulé pendant sa vie d’arbre. Devant les flammes qui dansent, je pense que c’est encore le soleil, âgé de plus de quatre milliards d’années, qui me réchauffe, après avoir donné vie au jardin durant toute la belle saison.

Catherine Delvaux