Detours en France Hors-série

PLOUMANAC’H

UN TRÉSOR DANS LE TRÉGOR

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Sur la commune de Perros-guirec, dans le Grand Trégor, le bourg de Ploumanac’h s’abrite derrière l’un des sites naturels littoral les plus sauvages et les plus surprenant­s de beauté de l’armorique : la Côte de Granit rose. Un grand spectacle vivifiant.

« J’irai face à l’ouest, vers les terres du soleil couchant : Trévoux, Trélévern et Perros, l’éperon de la Clarté, et, tout là-bas, Ploumanac’h cyclopéen », raconte Pierre Guéguen, poète et écrivain perrosien. De cyclopéen, le marin qui parvient aux rivages de Ploumanac’h aura comme amer le phare emblème de la Côte de Granit rose. Fiché sur son socle de granit doré, le phare de Ploumanac’h, appelé officielle­ment Mean Ruz (pierre rouge), guide les marins dans le chenal des Sept-îles et balise la passe ouvrant l’accès au port de Ploumanac’h, passage étroit et agité par de forts courants. L’actuel phare date de l’après-guerre (le 5 août 1944, il fut dynamité), il remplaça un premier édifice, une maison-phare en granit gris construit en 1860. Un petit pont de granit permet de rejoindre la plate-forme du phare. De celle-ci, le visiteur a un très beau point de vue sur la côte, le château de Costaérès, l’île Renote et l’archipel des Sept-îles.

DEUX MOULINS À MARÉE AU FOND DU PORT

À l’angle de la plate-forme se trouve un escalier de pierre qui descend vers une pièce aménagée sous les rochers qui était la cave à cidre du gardien. Tout près du feu, la demeure de granit flanquée d’une tour ronde, siège aujourd’hui de la Maison du littoral, fut autrefois habitée par Paul Regnard, physiologi­ste et directeur de l’institut océanograp­hique de Monaco. Abri naturel, le port de Ploumanac’h est l’un des mieux protégés de la côte nord de Bretagne. L’activité halieutiqu­e a largement laissé place à la plaisance, avec quelque 250 places sur bouées (embossage) et 150 places en échouage. Même en cas de mer très basse, il reste un peu d’eau dans le port, dont le fond est fermé par deux moulins à marée : le Grand Traouïero et le Petit Traouïero. Ils fonctionna­ient avec le flux et le reflux des marées et avec les petits bassins de retenues des eaux dévalant de la vallée des Traouïero. En longeant le quai Bellevue en direction de la mer, vos pas vous déposent à la promenade de la Bastille, point

›de départ d’un cabotage pédestre au milieu du chaos de rochers. Ces mastodonte­s de pierre sont composés de quartz, mica, feldspath qui ont pris leur teinte rosâtre à une réaction chimique provoquée par l’influence des eaux d’infiltrati­on. Les phénomènes d’érosion ont ensuite sculpté des formes suggérant tantôt un étrange bestiaire (on identifie la « tortue », le « lapin »…), tantôt des aspects humains (la « tête de mort », le « pied »…).

UNE ÉPINGLE DANS LE NEZ DE SAINT GUIREC

Sur la grève de Saint-guirec, là où la légende veut que saint Guirec débarquât au vie siècle, s’élève le petit oratoire de Saint-guirec ( xiie siècle).

Il renfermait autrefois une statue en bois du saint homme, émérite navigateur. Les femmes priaient le bienheureu­x en scrutant un horizon en espérant le retour du mari marin. On rapporte que les jeunes filles désireuses de se marier dans l’année fichaient une épingle dans le nez de la représenta­tion de l’apôtre qui, si défigurée, fut remplacée par une statuaire de pierre. La statue originale repose dans la chapelle attenante, où des ex-voto rappellent que les fortunes de mer et les dangers du métier de marin-pêcheur faisaient partie du quotidien de la population riveraine. En progressan­t au gré du sentier littoral (GR 34®), en direction de l’est, à partir du phare de Ploumanac’h, vous arrivez à l’anse de Pors Kamor, aussi appelée cale de Ploumanac’h ou Portz-ar-mor. Ce lieu méconnu est l’abri du bateau de sauvetage de la SNSM depuis le 22 décembre 1912, lors de la mise à l’eau de son premier canot, le Commandant­gentil. De nos jours, le canot tous temps Présidentt­outain est toujours prêt à surgir de son hangar et à glisser sur sa rampe pour un sauvetage en mer. Plus loin, entre la pointe de Squewel, spot de pêche de bar à la ligne, et Porz-rolland, se dresse le Château du Diable, amas chaotique spectacula­ire de plus de 25 mètres de hauteur. ẞ

SE RENSEIGNER

Office de tourisme de Perros-guirec, 21, place de l’hôtel-de-ville, 22700 Perros-guirec. 02 96 23 21 15 et www.tourisme.perros-guirec.com.

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