Au coeur de ce nouveau louvre voulu par l’empereur, continuation du grand dessein d’henri iv l e m u s é e e n q u e l q u e s d at e s
Salle des Antiques aménagée dans la Grande Galerie avec les marbres des collections royales. xviie siècle Siège des académies de peinture et de sculpture, de l’académie française et premières expositions des commandes royales dans le salon Carré. 1779 Idé
mettait aux chevaux et voitures d’accéder au manège. Décorée d’animaux, elle ressemble à celle du château de Fontainebleau, où travailla Hector Lefuel. Un seul regret : la cour n’est pas accessible au public.
Lieux de fêtes et de spectacles
Il nous faut maintenant repasser par le hall d’accueil sous la Pyramide pour accéder à l’aile Richelieu, où se trouvent les appartements Napoléon-iii. Nous sommes au coeur de ce nouveau Louvre voulu par l’empereur, continuation du Grand Dessein d’henri IV, et construit par Visconti dès 1852 pour faire pendant à la Grande Galerie. Le rez-dechaussée accueillait les bureaux du ministère d’état (actuellement département des Sculptures) et le premier des appartements d’apparat, qui furent aussi des lieux de fêtes et
de spectacles (aujourd’hui dévolu aux objets d’art). « Ils sont un témoignage très précieux des décors du Second Empire, trop souvent disparus, car discrédités dans les décennies suivantes », souligne notre guide. D’inspiration XVIIIE – c’est la mode à l’époque –, l’escalier du ministre qui en permet l’accès s’or- ganise autour d’une magnifique balustrade en fer forgé, surmontée de luminaires imposants et de peintures de l’école de Barbizon.
un décor de théâtre
Antichambre aux boiseries, galerie décorée de tapisseries, salle à manger d’esprit Louis le quatorzième : tout a été fait pour éblouir le visiteur. « Mais il y a beaucoup de trompe-l’oeil : emploi de carton-pierre pour les moulures, de peintures qui imitent le marbre ou la marqueterie. C’est d’ailleurs ce que ses détracteurs ont beaucoup reproché au style du Second Empire ! » Difficile quand même de faire la fine bouche devant le Grand Salon, spectaculaire avec ses pilastres aux chapiteaux corinthiens, décorés du « N » de Napoléon III, ses ors à profusion, ses velours rouges… Un décor de théâtre, qui le fut à l’occasion, puisque la salle pouvait accueillir 265 spectateurs et une tribune réservée aux musiciens. Sophie attire notre attention sur le plafond et ses peintures : signées Charles-raphaël Maréchal et Louis-jean-noël Duveau, elles mettent en scène les grands desseins qui feront la gloire du règne de Napoléon III. Et tout autour, le travail de ses illustres prédécesseurs : François Ier, Catherine de Médicis, Henri IV et Louis XIV. Napoléon III voulait s’inscrire dans une continuité avec les rois de France : le Louvre en est sa légitimation.