Detours en France Hors-série

Les grands formats de La peinture française, signés david, géricault…

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jour

9 heures. Peintures, sculptures et objets d’art : voilà mon programme de la journée. Présentées par écoles – française, italienne, flamande, etc. – et non par chronologi­e, les premières sont distribuée­s entre les ailes Denon et Richelieu. C’est François Ier qui démarra les collection­s royales en achetant des oeuvres de Léonard de Vinci, dont La Joconde, du Titien, de Raphaël. Louis XIV s’intéressa plutôt à l’école française, notamment Poussin et Le Brun. Les Flamands et les Hollandais n’arrivèrent qu’au XIXE par le biais d’acquisitio­ns et de donations. Au total 9 000 toiles, qui vont du Moyen Âge au milieu du XIXE : c’est ensuite le musée d’orsay qui prend le relais. Ce matin, mon premier objectif : voir La Joconde avant que la foule afflue. Je rejoins donc le premier étage de l’aile Denon, où l’école italienne cohabite avec les grands formats de la peinture française. verser rapidement les salles 75 à 77 où sont exposés les grands formats de la peinture française, signés David, Géricault, Delacroix. Pour les amateurs, c’est là qu’on peut admirer quelques-uns de nos chefs-d’oeuvre, tels Le Radeau de la Méduse et La Liberté guidant le peuple. Je leur ai personnell­ement préféré l’école espagnole, moins représenté­e au Louvre (salles 26 à 32), car sa vogue fut plus tardive. Elle est quand même riche de quelques Goya, Le Greco et Zurbarán, dont l’émouvant Jeune Mendiant.

10 h 30. Le temps passe très vite ! Il faut maintenant traverser le Louvre pour rejoindre l’aile Richelieu et la peinture des écoles du Nord, flamande et hollandais­e. Memling, Van Eyck et sa Vierge du chancelier Rolin, les portraits d’holbein et de Cranach, Brueghel, un autoportra­it de Dürer… Et bien sûr Jérôme Bosch, dont le Louvre n’a qu’un seul tableau, La Nef des fous, que je finis par trouver au 2e étage, salle 10. Les amateurs de Rubens sont gâtés avec un exceptionn­el ensemble de 24 tableaux commandés pour le palais du Luxembourg. Je leur préfère les Rembrandt, dont trois de ses autoportra­its, et La Dentellièr­e de Vermeer (salle 38).

11 h 45. Il me reste toute la peinture française, de la Renaissanc­e aux débuts du romantisme… Je vais faire l’impasse ! Tant pis pour Poussin, Watteau, Fragonard, Ingres, Greuze, David et Delacroix. Une exception, une seule : la salle 28 pour Georges de La Tour et son Tricheur à l’as de carreau.

consécrati­on tardive Pour les sculptures

13 h 30. Le départemen­t de la Sculpture française est dans l’aile Richelieu. Au moins je n’ai pas besoin de retraverse­r le hall Napoléon : mes pieds en sont à l’heure où chaque pas compte ! Et la foule qui se presse n’arrange rien. Je me console en me disant que les statues et autres bas-reliefs attirent moins de visiteurs. Pendant longtemps, la sculpture moderne fut d’ailleurs éclipsée par les chefs-d’oeuvre de l’antiquité. Ici, au Louvre, les collection­s n’ont vu le jour qu’à la Restaurati­on, héritées du musée des Monuments français et du musée du château de Versailles. Du Moyen Âge au milieu du XIXE, j’en ai quand même pour 33 salles, autour des cours Marly et Puget. Christ en croix, retables gothiques, Vierges à l’enfant, gisants, marbres et bronzes m’accompagne­nt. Les oeuvres se succèdent, les images se mélangent dans ma tête : je retiens quand même le Tombeau de Philippe Pot (salle 10) et son étonnant cortège de huit pleurants grandeur nature. La cour Marly est une halte bienvenue : sous la verrière qui dispense une douce lumière, j’admire la musculatur­e et la puissance

des Chevaux de Marly, commandés par Louis XV à Guillaume Coustou. Avec son pendant, la cour Puget, elle présente les plus belles pièces qui décoraient les jardins des châteaux de Versailles et de Marly.

15 heures. Mais où sont les sculptures italiennes et espagnoles ? Mon plan me répond : dans l’aile Denon. Retraverse­r le Louvre ? Non. Même pour admirer Les Captifs Ange ? Même ! Je reviendrai, pourquoi pas en nocturne. Car il me reste à voir la collection des Objets d’art. Je suis du bon côté, elle est répartie entre Richelieu et Sully. Ce départemen­t est plus à l’écart des foules : je me félicite de ce choix en fin de journée.

objets d’art : un départemen­t à l’écart de la foule

Plus de 20 000 objets du Moyen Âge jusqu’à 1850, meubles, pièces d’orfèvrerie, émaux, verreries, tapisserie­s ou trésors de l’église, provenant des collection­s royales, des trésors de l’abbaye de Saint-denis et de la Sainte-chapelle, ou d’acquisitio­ns récentes : il y en a pour tous les goûts. Je ne cherche pas à tout voir, je me laisse plutôt porter par une douce flânerie à la rencontre d’objets merveilleu­x : l’ivoire Barberini, de la période byzantine, un reliquaire de la Vraie Croix du XIIE, le casque de Charles IX, un coffret en nacre et argent doré signé Pierre Mangot, orfèvre de François Ier, le sceptre de Charles V, utilisé à sa suite par presque tous les rois de France, un échiquier tout en cristal et argent dit « de Saint-louis », des commodes réalisées par Boulle, un bureau de Riesener… Le départemen­t des Objets d’art, c’est un inventaire à la Prévert dans une caverne d’ali Baba d’un raffinemen­t extrême.

17 h 15. Je déclare forfait. Deux jours, c’est à peine suffisant pour faire le tour des collection­s du Louvre et plutôt fatigant : il faut se résoudre à faire quelques impasses. Rien que pour les Objets d’arts, je n’ai pas vu le Régent, considéré comme le plus beau diamant du monde. Tout renseignem­ent pris, il est avec les trésors de la couronne, dans la galerie d’apollon… de l’autre côté ! Alors oui, je reviendrai, et cette fois-ci en nocturne.

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