Detours en France Hors-série

L’atmosphère paisible De la soirée attire les Dessinateu­rs, qu’on croise en nombre

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Marie-laure. Après le travail, c’est une vraie détente, on oublie tout, on se lave la tête. » L’atmosphère paisible de la soirée attire effectivem­ent les dessinateu­rs, qu’on croise en nombre dans la cour Puget devant une statue romaine, ou dans les salles de peinture. Autre public conquis par ce créneau horaire : les étudiants de l’école du Louvre, qui, assis par terre devant les oeuvres, écoutent leur professeur dans un silence religieux. Voici la galerie d’apollon : les lumières de la nuit créent un écrin féerique autour des trésors de la couronne. C’est l’occasion d’aller voir Le Régent, négligé dans mes visites précédente­s. À l’entrée de la galerie, quatre jeunes femmes ont l’air pressé : « Allez, on file aux bijoux direct ! » Ah, les filles !

la Joconde devient enfin abordable

Dans la Grande Galerie, un semblant d’affluence, mais rien de comparable avec la journée. La Joconde devient enfin abordable, seule une dizaine de personnes rendent hommage à son sourire. Une Japonaise prend quand même un selfie : chassez le naturel… Le public du soir n’est pas le même : des groupes de jeunes qui viennent étudier ou des entreprise­s qui s’offrent une visite guidée, et dans l’ensemble des visiteurs souvent plus motivés, avec des carnets ou des tablettes. Sans oublier les amoureux. Après des échanges sur un site de rencontre, Damien et Karine se sont vus pour la première fois au Louvre il y a quelques mois. Aujourd’hui,

ils vont se photograph­ier devant le groupe « L’amour et Psyché » de Canova. Envie de faire un tour aux Arts d’islam. Plus petites, enveloppée­s par le cocon protecteur de leur voile de verre, les salles dispensent une ambiance plus feutrée : de nuit, ce sentiment de sérénité s’en trouve décuplé. Assise devant une vitrine, une dame à la retraite crayonne une aiguière. Habituée du mercredi soir, Anne-marie ne raterait pour rien au monde ce rendez-vous : « J’ai le sentiment d’être une privilégié­e. » Comme elle, on se prend à rêver. Et s’il était possible de se laisser enfermer toute une nuit au Louvre ? Oui, mais, et si Belphégor existait vraiment ?

ment, et il faut couper des arbres, soulever des lignes électrique­s pour leur livrer passage. Jaujard parvient également à mettre à l’abri de la rapacité nazie les trésors de dizaines de musées de province, les vitraux des cathédrale­s de Strasbourg, de Chartres, d’amiens. Quand les militaires allemands exigent de visiter le Louvre, le 16 août 1940, leurs pas résonnent dans des salles vides où ne figurent plus que quelques copies. Fausse Diane chasseress­e, Vénus de Milo de pacotille… À leur tête, un personnage atypique, Wolff-metternich, un historien d’art de vieille famille rhénane qui n’est pas inscrit au parti nazi. En secret, il approuve les dispositio­ns prises par Jaujard et le protège de son autorité jusqu’à son limogeage en août 1942. Après-guerre, en reconnaiss­ance, le général de Gaulle lui remettra la Légion d’honneur.

il faut à plusieurs reprises Disperser les oeuvres

L’autre ennemi de Jacques Jaujard, le régime de Vichy, est tout aussi redoutable, et il faut à plusieurs reprises disperser les oeuvres : la Vénus de Milo à Valençay, La Joconde au musée Ingres de Montauban, grâce aux sacrifices des personnels des Musées nationaux pour qui les initiales de leur employeur signifient aussi « mal nourris ». On aère les chefs-d’oeuvre sur les pelouses, dans les champs, pour repousser l’humidité qui les menace. D’autres n’échappent pas à la destructio­n comme les 600 toiles de Picasso, de Miro, de Max Ernst, brûlées en juillet 1943 sur la terrasse du Jeu de Paume à Paris.

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