Detours en France Hors-série

heureux les visiteurs du soir !

-

a nuit bleutée tombe sur le Louvre. La pyramide brille de toutes ses facettes, lumineuse invitation à une découverte nocturne et insolite. Car sitôt entré dans le hall, le visiteur se rend vite compte que l’atmosphère est très différente de la journée : fini les colonnes de fourmis humaines qui se croisent et se recroisent dans tous les sens ! Des petits groupes isolés, des couples flânant au gré des salles. Du monde, oui, mais dans le sens de la sortie.

Gare au réveil des momies égyptienne­s

À cette heure ambiguë, entre chien et loup, il est difficile de résister à l’appel du sphinx : je vais donc commencer par le monde égyptien. L’occasion de longer les murailles de Philippe Auguste. Baignées dans une douce pénombre, elles ont un air de décor de cinéma, sans aucun figurant ! À l’entrée, voici le sphinx de Tanis, hiératique sur son piédestal. J’ai soudain l’idée incongrue de le saluer, pour m’attirer ses bonnes grâces, au cas où… Les salles sont quasi désertes, pas un bruit, excepté celui de mes pas qui claquent sur le sol. Pour un peu, j’entendrais presque battre mon coeur. Dans les vitrines, les objets éclairés prennent une autre dimension, paraissent soudain plus grands. Figés dans le granit, les dieux de l’égypte me suivent des yeux. Je pense à Belphégor et j’ai un frisson.

Y a-t-il des fantômes au Louvre ? Salle des momies : un serpent, un ibis, des chats emmailloté­s qui ne bougent pas d’une bandelette. Et si tout ce petit monde se réveillait pour une version parisienne de La Nuit au musée ? Idée stupide, mais je suis quand même contente de croiser enfin un petit groupe d’étudiants. Plus éclairées, les salles chronologi­ques sont aussi plus rassurante­s. Face à une fenêtre avec vue sur « Paris by night », le Scribe accroupi rêve à une escapade nocturne. Dans la salle voisine, une tête de femme sculptée, seule dans sa vitrine. Elle est d’un réalisme surprenant, des traits sensuels, presque vivants. J’ai envie de la toucher, de lui parler, de connaître les secrets de sa création. La nuit abolit les distances, crée du sens et du lien, favorise une intimité avec l’oeuvre que n’autorise pas l’effervesce­nce de la journée.

rencontre avec des dessinateu­rs Heureux

Changement de décor mais pas d’ambiance dans le départemen­t des Antiquités orientales. Le gigantisme d’un chapiteau du temple de Darius Ier me laisse rêveuse ; la fois précédente, je ne m’étais même pas arrêtée ! Devant les taureaux de Khorsabad, un groupe dessine au fusain les silhouette­s ailées : « J’aime beaucoup venir ici le soir, confie

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France