Detours en France Hors-série

CORDES-SUR- CIEL

Une stupéfiant­e bastide gothique à l’histoire agitée dans le Tarn, un village plein de mystères en Alsace et un bourg de la Creuse sublimé par son abbatiale majestueus­e. En 2014, le trio de tête des « Villages préférés des Français » est composé de Cordes

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UUn spectacle saisissant ! Le puech domine la vallée du Cérou et, accroché à son sommet, Cordessur-ciel étale ses toits de tuiles, que couronne l’église Saint-michel. Mais c’est plus terre à terre, à travers les rues tortueuses et pentues de la bastide, que se découvre l’histoire de la cité. Magnifique­ment préservée, elle a été fondée en 1222 par le comte de Toulouse pour accueillir les population­s frappées par les exactions que mène Simon de Montfort contre les Albigeois. Bastion impression­nant planté sur son piton escarpé et ceint de puissants remparts, le site est alors un verrou militaire du nord du comté, qui fait renoncer Humbert de Beaujeu lors de la seconde croisade. Protégés par les fortificat­ions, familles nobles et riches marchands s’y installent et font prospérer le village avec la vente de cuir et de tissage. Signes de cette opulence, la vaste halle sou-

tenue par 24 piliers et les fastueuses demeures de grès de style gothique ( xiii-xive siècles), qui ont valu à Cordes son surnom de « cité aux Cent Ogives ».

COUPS DURS ET RENOUVEAU

Rattaché à la couronne de France en 1271, le village connaît son âge d’or. Des petits palais s’élèvent toujours dans la grand-rue, telles la Maison du Grand Veneur et celle du Grand Fauconnier. Partout, les façades sculptées content un passé florissant. Le déclin vient de la peste d’abord, suivie de près par la guerre de Cent Ans. Puis les guerres de Religion continuent d’affaiblir la bastide. Construit à la fin du xviie siècle, le canal du Midi bouleverse les axes commerciau­x et assène le coup final. Délabré, Cordes n’est pourtant pas terrassé et renaît doucement à la fin du xixe siècle grâce à l’industrie de broderie mécanique. Mais c’est sous l’impulsion d’artistes qu’il connaît son renouveau, dans le sillage du peintre Yves Brayer (1907-1990) qui fonde l’académie de Cordes. Sauvée, la cité est restaurée et embellie.

UN MUSÉE D’ART D’EXCEPTION

Aujourd’hui bouillonna­nt de vie, Cordes-surCiel accueille sculpteurs, peintres, céramistes et artisans. À ne pas manquer : la Maison du Grand Fauconnier abrite un musée d’art moderne et contempora­in d’exception. On y découvre des aquarelles d’yves Brayer, des peintures des surréalist­es Francis Meunier et Maurice Baskine. Ainsi qu’une cinquantai­ne d’oeuvres majeures, léguées par le poète André Verdet, signées Picasso, Klee, Miro, Léger et Prévert. Excusez du peu !

BASTION IMPRESSION­NANT PLANTÉ SUR SON PITON ESCARPÉ ET CEINT DE PUISSANTS REMPARTS, CORDES EST AU MOYEN ÂGE UN VERROU MILITAIRE.

 ??  ?? La cité, qui a compté jusqu’à cinq enceintes successive­s, n’est pas restée figée dans un Moyen Âge idéalisé. L’endroit bouillonne de vie.
La cité, qui a compté jusqu’à cinq enceintes successive­s, n’est pas restée figée dans un Moyen Âge idéalisé. L’endroit bouillonne de vie.
 ??  ?? Les rues tortueuses sont typiques de la bastide, avec ses maisons séculaires serrées. La cité s’est adaptée au relief escarpé, dominant la vallée du Cérou.
Les rues tortueuses sont typiques de la bastide, avec ses maisons séculaires serrées. La cité s’est adaptée au relief escarpé, dominant la vallée du Cérou.
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