SAINTE-SUZANNE
Visible à des kilomètres à la ronde, la cité dresse fièrement ses glorieux remparts dont la blancheur tranche avec le vert environnant. Faussement paisible, elle veille jalousement sur un patrimoine rare, hérité d’un passé mouvementé.
Largement convoité pour sa situation idéale en lisière des monts des Coëvrons et de la plaine d’anjou, le village fortifié a fait l’objet de plusieurs assauts menés par les troupes de Guillaume le Conquérant, notamment. Mais face à la résistance de l’insoumise cité, le duc de Normandie et roi d’angleterre est contraint de renoncer. Ce n’est que trois siècles plus tard, en 1425, que Sainte-Suzanne et son château tombent aux mains des Anglais, avant d’être restitués aux Français par Jean de Bueil, en 1439. Ce caractère rebelle lui a permis de garder intactes quelques merveilles de l’histoire que l’on peut aujourd’hui découvrir une fois que ses épais remparts sont franchis. Là, un dédale de ruelles pavées, bordées de maisons au décor sobre mêlant Moyen Âge et Renaissance, emmène jusqu’au donjon roman du xie siècle heureusement préservé des assauts de Guillaume le Conquérant. La balade se poursuit avec la visite du Logis, construit au xviie siècle par Fouquet de la Varenne, ancien ministre du roi Henri IV.
PIERRE PEINTE ET BOIS POLYCHROME
L’ancienne demeure de plaisance abrite l’actuel Centre de l’architecture et du patrimoine mayennais qui propose expositions, conférences et ateliers éducatifs. Plus loin, le musée de l’auditoire constitue une autre étape pour en apprendre plus sur le passé du village. En face, l’église vaut aussi qu’on s’y attarde. Moins pour sa façade que pour les superbes statues qu’elle recèle : une Vierge à l’enfant (pierre peinte xive siècle) et une représentation de sainte Suzanne ( bois polychrome xvie siècle), la patronne des fiancés.