PLOUMANAC'H
Une balade tonique sur les traces des légendes bretonnes, la découverte d’une forteresse sur son piton rocheux en Indre-et-loire et une agréable villégiature sur la rive droite de l’aveyron. En 2015, le palmarès du « Village préféré des Français » emmène
AÀ l’est de la pointe de Squewel, tel un cyclope, le phare de Ploumanac’h appelé « Mean Ruz » (pierre rouge) veille sur un décor sauvage et surprenant de beauté. Sur son socle de granit, il guide les marins dans le chenal des Sept-îles et balise la passe étroite, agitée de forts courants menant au port. Un petit pont permet de rejoindre la plateforme de l’édifice qui offre une vue panoramique sur le château de Costaérès, l’île Renote et l’archipel des Sept-îles. Ce dernier est composé de… cinq (!) îlots de roches : l’île Bono, l’île Plate, l’île aux Moines, l’île Malban et l’île Rouzic. Il est autant un refuge pour la faune locale que le gardien d’histoires légendaires. Ainsi, Rouzic accueille une colonie de fous de Bassan, Malban des familles de phoques, alors que l’île aux Moines ( la seule accessible aux visiteurs) veille sur les ruines d’un château et une histoire digne d’un roman d’aventures. Située entre la pointe bretonne et l’extrémité du Cotentin, elle est sur la route des caboteurs, guettés jadis par les brigands des mers. Elle fut le théâtre d’incursions pirates qui, ajoutées au rude climat, ont éprouvé la foi des cordeliers qui vivaient là aux xive et xve siècles.
UN CHAOS DE ROCHERS
Quant à lui, l’abri naturel que constitue le port de Ploumanac’h est l’un des mieux protégés de la côte nord de Bretagne. Il a été le témoin d’une intense activité de pêche qui a aujourd’hui laissé la place à la plaisance. Le fond du port est clos par deux moulins : le Grand et le Petit Traouïero, qui fonctionnaient avec le flux et le reflux des marées et de petits bassins de retenue des eaux descendant de la vallée des Traouïero. En longeant le quai de Bellevue vers la mer, on arrive à la promenade de la Bastille, point de départ d’un cabotage pédestre : le sentier qui court sur le littoral et qui permet d’évoluer sans difficulté au milieu du chaos de rochers. Ces mastodontes de quartz, mica et feldspath rosâtres, font toute la renommée de Ploumanac’h. Ils doivent leur teinte à une réaction chimique provoquée par les eaux d’infiltration au coeur de la pierre. Sans cesse harcelés par les vagues et balayés par les vents, ils ont pris des formes insolites, tantôt animales (on distingue la « Tortue », le « Lapin »), tantôt humaines. ( la « Tête de mort », le « Pied de géant »).
RECUEILLEMENT ET PRIÈRES
Dans le voisinage de ces énormes rochers se trouve un petit oratoire édifié au xiiie siècle en l’honneur de saint Guirec, à l’endroit même où, selon la légende, il aurait débarqué au vie siècle. Lieu de recueillement et de prières pour les femmes attendant le retour des marins, la chapelle attenante accueille de nombreux ex-voto qui rappellent que la mer prend autant qu’elle donne aux pêcheurs qui la parcourent.