PORTRAITS D’ ARTISANS
AURÉLIE PAILLARD
Guédelon, c’est un univers, une équipe, un cadre hors du commun. J’ai rencontré Maryline Martin, la directrice du site, quand je suis rentrée d’amérique du Sud. Je cherchais un métier manuel, proche de la nature. Maryline venait de lancer un atelier de teinture. J’ai été engagée. Je n’y connaissais rien bien sûr. Qui étudie la teinture végétale de nos jours ? Alors j’ai dû apprendre sur le tas, chez moi, grâce à des livres. J’ai testé les méthodes anciennes, appris à faire comme à l’époque, à me débrouiller. Dans ma cuisine. J’ai fait bouillir des plantes et des écorces dans mes casseroles pour obtenir différentes teintes. Puis, il a fallu le refaire dans la forêt, sur un feu de bois. C’est encore autre chose, on n’obtient pas les mêmes résultats. On apprend, autrement, on découvre, on tâtonne aussi. C’est ce que j’adore ici ! Le projet Guédelon résonne avec ce que j’aime : la nature, la sérénité, le travail manuel… Prendre le temps d’apprendre un métier, de se tromper, de recommencer.
Et puis ici, la découverte d’un métier entraîne la découverte d’autres métiers. Après avoir été teinturière, j’ai voulu changer et je suis devenue charretière. Là aussi, j’ai appris le métier sur le tas. J’ai adoré travailler avec les chevaux. Et puis, j’ai encore eu envie de changer. Je me suis intéressée à la vannerie, je suis partie en formation et j’ai remplacé mon prédécesseur qui partait à la retraite. Aujourd’hui, je fais des paniers avec vue sur un château fort en construction. Qui d’autre peut dire ça ? Et ce n’est pas fini… Je suis en train d’apprendre l’apiculture.