PHILIPPE PICARD
Avant d’arriver à Guédelon, je travaillais dans le nucléaire. Avant ça, je suis passé par beaucoup d’usines et j’ai aussi fait du commerce pendant un temps. Et puis, il y a trois ans, je suis tombé sur une offre d’emploi à Guédelon. J’ai postulé et j’ai été engagé, d’abord comme charpentier, puis, parce que j’étais attiré par le travail du métal, comme forgeron. Un des anciens m’a formé durant tout un hiver, et au début de la saison, j’ai commencé à m’y mettre !
« JE DIS SOUVENT QUE LA FORGE, C’EST COMME DE LA PÂTE À MODELER POUR LES GRANDS ! À PART QUE C’EST À 1 000 DEGRÉS… »
Je me suis découvert une passion. La forge industrielle, par contre, ça ne me plairait pas du tout. Ce que j’aime ici, c’est de faire les choses moi- même, de réparer les outils avec mes propres mains. C’est notre rôle principal. Les outils des charpentiers et des tailleurs de pierres s’émoussent. On nous les apporte. On reforge les pointes. On les réchauffe, on les trempe, on leur fait subir des chocs thermiques pour les durcir. Mais on s’occupe aussi d’autres commandes. Ça peut aller de la boucle de ceinture au couteau, en passant par des clous et des cerclages… On est les messieurs bricolage du chantier !
Quand j’explique aux gens ce que je faisais avant, ça les fait rire. Il faut dire qu’entre un travail à l’usine et Guédelon, il y a un monde. Je sens que tout le monde comprend mon choix. On se rend rapidement compte que le cadre de travail est extraordinaire ici. Et puis, les visiteurs voient bien qu’on travaille à notre rythme dans la forge, qu’on prend le temps de répondre à leurs questions, d’échanger avec eux. J’adore cet aspect- là de mon travail. On est obligés de bien connaître notre métier. Quand un visiteur nous pose une colle, on se renseigne, et le lendemain, on est capable de répondre. On apprend de nouvelles choses en permanence, j’adore !