Detours en France Hors-série

LA CÔTE DE GRANIT ROSE

À LA VIE, À L’ARMOR

- TEXTE DE DOMINIQUE ROGER Office de tourisme : 21 place de l’hôtelde-ville, 22700 PerrosGuir­ec. 02 96 23 21 15. www. perrosguir­ec.com

Entre Perros-guirrec et Trébeurden, la Côte armoricain­e étire, sur une vingtaine de kilomètres, un long ruban rugueux de rocs et d’amas chaotiques, constitué d’un granit rare. Une grande balade vivifiante.

Cette Côte de Granit rose n’a que deux équivalent­s au monde : en Corse-du-sud et en Chine. Son nom émane de sa géologie, qui combine trois minéraux : le mica, brun sombre, le feldspath, tirant sur l’ocre rosé, et le quartz, présentant une belle fluorescen­ce. Le Sentier des douaniers (GR34 balisé en rouge et blanc) se prend à partir des plages de Trestraou ou de Saint-guirec à Ploumanac’h. Après avoir longé une falaise jusqu’à la crique de Pors-rolland, l’arrivée à la pointe de Squewel ouvre un autre univers paysager : celui de Ploumanac’h.

UN PHARE NÉOMÉDIÉVA­L

Des mastodonte­s de pierre défiant les lois de l’équilibre forment un chaos colossal : le Château du Diable. Polis à l’abrasif éolien, travaillés au corps-à-corps par l’air salin, poncés par la pluie, les rochers ne sont pas des anonymes. Ici, on les appelle par leurs noms : le Chapeau de Napoléon, la Tête de Mort, la Bouteille renversée… À la sortie de la crique, votre point de repère est Mean-ruz, un phare aux allures de donjon médiéval avec tour crénelée et chemin de ronde. Au xixe siècle, l’administra­tion des Phares et Balises recommanda­it à ses ingénieurs de coller au style néomédiéva­l, étalon architectu­ral établi par Viollet-le-duc.

SON NOM ÉMANE DE SA GÉOLOGIE, QUI COMBINE TROIS MINÉRAUX : LE MICA, BRUN SOMBRE, LE FELDSPATH, TIRANT SUR L’OCRE ROSÉ, ET LE QUARTZ, PRÉSENTANT UNE BELLE FLUORESCEN­CE.

DES BLOCS SPECTACULA­IRES

Passé le phare, vous parvenez à l’entrée du port de Ploumanac’h, long chenal qui traverse la plage de Saint-guirec et l’île de Costaérès, occupée par un imposant manoir. Les vallées des Petits Traouïeros et des Grands Traouïeros, encadrées de chaos rocheux et d’une dense végétation, possédaien­t chacune un moulin à marée. Seul celui barrant les Grands Traouïeros, restauré, est encore visible. À Trégastel, les rochers conservent les mêmes teintes chaudes. Le Dé (à Coz-porz) et la Couronne du roi Gradlon (à Grève-blanche) sont les blocs les plus spectacula­ires. Avec ceux de la presqu’île Renote. L’île Grande, amarrée au continent par un pont, est mystérieus­e. Dans un décor sauvage, les habitation­s se tassent les unes contre les autres, sous la protection d’une église en granit du pays. Même si son style est néoroman primitif, elle date de 1909. À l’est immédiat de l’île Grande, remarquez l’île d’aval, où le roi Arthur et ses chevaliers auraient été rendus invisibles par la fée Morgane. La station balnéaire de Trébeurden est en vue. Dominant le petit port de Tresmeur, les masses chaotiques du Castel font face à l’île Milliau, accessible à pied sec lorsque la marée est basse.

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Sur la pointede Squewel, le phare de granit de Ploumanac’h est aussi appelé Mean-ruz en breton (« pierre rouge »). Au premier plan, l’île de Costaérès et son château (1896), dont la toponymie fait référence à l’ancienne utilisatio­n des lieux. Les marins y faisaient sécher les poissons au soleil : Costaérès vient du breton kozh-sec’herezh, signifiant « vieille sécherie ».
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