BOURGES
C’est une fausse modeste aux perspectives uniques. Selon Alain Erlande-brandenburg, c’est « la plus extraordinaire, la plus bouleversante, la plus lyrique […], celle où il y a le moins de pierre, avec ses cinq nefs »… Elle est entrée au patrimoine de l’hu
La grandeur ou la modestie ? Le faste ou l’humilité ? Choix difficile pour un archevêque. En cette fin de xiie siècle, l’église prospère dans le royal sillage de Philippe-auguste, qui s’impose aux barons féodaux.
Bourges est sa tête de pont au sud de la Loire. La nouvelle cathédrale doit être le symbole de cette puissance. En 1195, Henri de Sully, politique ambitieux, a en tête le modèle parisien (la construction de NotreDame de Paris a été lancée trente ans plus tôt par un autre Sully, sans lien de parenté). Mais Guillaume de Dangeon, qui lui succède à sa mort en 1199, est un ancien abbé cistercien. Il a des vues plus sobres. Le plan original et audacieux d’une basilique simple, sans transept, malgré quelques inévitables disparités (c’est normal puisque le chantier dure plus d’un siècle), sera respecté dans ses grandes lignes. Une expression à prendre au pied de la lettre, dans cette nef ininterrompue de 120 mètres et 13 travées, d’une régularité hypnotique… L’emplacement des cathédrales précédentes était excellent, celui d’un ancien palais gallo-romain dominant au ras des remparts toute la cité, mais trop juste pour une construction d’envergure. Il fallut bâtir sur le fossé. Pour combler ses six mètres
LA NOUVELLE CATHÉDRALE DOIT ÊTRE LE SYMBOLE DE CETTE PUISSANCE. EN 1195, HENRI DE SULLY, POLITIQUE AMBITIEUX, A EN TÊTE LE MODÈLE PARISIEN.