LA LUMIÈRE, AU COEUR DU PROJET GOTHIQUE, EST VUE COMME L’ÉMANATION LA PLUS VISIBLE DE DIEU
« C’est évident, répond Alain Erlande- Brandenburg. L’abbé Suger, maître d’ouvrage de l’abbatiale Saint- Denis, le dit de façon pertinente dans son texte : Dieu est lumière. Quand vous entrez dans la cathédrale de Bourges ou celle de Saint- Denis, vous voyez que la présence de Dieu s’affirme par la présence de la lumière, par ce côté vibrant de l’édifice. Il faut quelquefois passer toute une journée dans ces lieux, tant le rôle de la lumière y est important, bouscule notre esprit : le monument bouge selon le mouvement du soleil – ou plutôt de la Terre. Les aspects se renouvellent en permanence. Hélas, la vibration chromatique n’est pas forcément la même aujourd’hui dans certains édifices, car si les vitraux du xixe siècle restituent un décor, ils ont néanmoins modifié la tonalité. » Et Mathieu Lours de préciser : « Ce n’est pas une lumière directe, blanche. C’est une lumière transfigurée, qui se révèle progressivement. Les cathédrales gothiques ne sont pas forcément plus lumineuses que certaines églises romanes. Seulement, la lumière y est magnifiée. »
La cathédrale Saint-vincent- de-saragosse de Saint- Malo.
En 1968, une rosace a remplacé les trois baies du chevet, restituant à l’édifice son visage tel qu'il était avant les destructions anglaises de 1695.