QUESTIONS À ALINE MAGNIEN DIRECTRICE DU LRMH
Quel est l'état de santé des cathédrales ? Le LRMH est- il souvent amené à travailler sur ces édifices ?
Les cathédrales de France ne se portent pas mal dans l'ensemble, ne serait- ce que parce que ces édifices sont très surveillés. Néanmoins, ils sont aussi démesurés et constituent des exploits techniques qui traversent le temps grâce à des campagnes permanentes de restauration. Le LRMH est très souvent amené à travailler sur les cathédrales, car sa mission de contrôle scientifique et technique s'exerce tout particulièrement sur les édifices appartenant à l'état. De nombreuses compétences du LRMH trouvent aussi à s'exercer sur les cathédrales et son développement a reposé sur les besoins en restauration des pierres et sculptures de cathédrales, des vitraux, des boiseries ou des peintures murales qui les ornent.
Quelles sont les principales causes de leur altération ? L’usure du temps, tout simplement ?
L'usure du temps est un facteur important, mais il y a aussi leur transformation en lieux touristiques et donc une fréquentation parfois accrue. La pollution ambiante, les voitures qui circulent parfois très près des cathédrales, d'autant qu'au xixe siècle, on a détruit leur environnement immédiat de façon à les isoler, ce qui peut contribuer aussi à leur détérioration, à l'altération des éléments d'une cathédrale. Comme elles ont été beaucoup restaurées au fil du temps, certains procédés peuvent avoir également mal vieilli, entraînant, à leur tour, d'autres dégradations.
Quelle est la partie la plus fréquemment « malade » dans une cathédrale ?
C'est difficile d'établir un tel palmarès : les vitraux sont très vulnérables mais sont désormais mieux protégés par l'installation fréquente de verrières de protection. Les intérieurs souffrent parfois de l'humidité et de la fréquentation, car le chauffage et la chaleur dégagée par les visiteurs – plus intense qu'on ne le pense souvent – sont aussi des facteurs aggravants.