LA ROMIEU
SAUVETÉ DU GERS
Les imposantes tours de la collégiale Saint-Pierre dominent le village de La Romieu et elles s’élèvent haut, au-dessus des champs gersois. Le site a de quoi impressionner, surtout dans un aussi petit bourg – 500 habitants à peine –, où vous pouvez suivre un itinéraire fléché parmi remparts, ruelles et couverts.
La Romieu, du gascon « l’Arroumiou », signifie tout simplement « le pèlerin ». Ce nom fait référence à Albert, un moine allemand qui, revenant de Compostelle, y implanta en 1082 un prieuré bénédictin rattaché à l’abbaye Saint-Victor de Marseille. La Romieu fut d’abord une sauveté. La collégiale Saint-Pierre, édifiée de 1312 à 1318, grâce à l’enfant du pays, le cardinal Arnaud d’Aux de Lescout (un parent de Clément V, premier pape d’Avignon), la collégiale SaintPierre, influencée à la fois par le gothique méridional et l’art du Nord, se signale par son vaisseau unique de quatre travées qu’achève une abside polygonale. Elle est flanquée de deux tours. Le cloître à arcades gothiques, qui jouxte l’église, est une oeuvre majestueuse, vraisemblablement bâtie au xive siècle. En dépit de restaurations maladroites (pendant les guerres de Religion, les troupes du comte huguenot Montgomery ont pris d’assaut le village), on distingue encore quelques traces d’un très riche décor sculpté de feuilles de chêne, de vigne et de lierre, mêlées à des figures humaines et animales. Du cloître, on descend à l’église par un portail ouvert sous un arc à mâchicoulis. Le choeur abrite les tombeaux du cardinal et de ses neveux. Du palais construit par Arnaud d’Aux ne subsiste plus que la tour (bien-nommée) du Cardinal: un petit édifice carré à trois étages, orné de fenêtres gothiques. †