VÉZELAY
LA COLLINE ÉTERNELLE
C’est d’abord une image : celle d’un village en pierre, perché sur une « colline éternelle », une « montagne sacrée ». Celle que l’on voit de loin. Celle aussi d’où, une fois le sommet atteint, l’oeil embrasse un joli panorama sur la campagne bourguignonne. Un dédale de ruelles mystérieuses qui ne laissent rien deviner des caves voûtées sous les maisons. Outre le vin produit ici, on y logeait les pèlerins qui venaient nombreux, notamment le 22 juillet pour fêter sainte Marie-Madeleine.
Vézelay devient un lieu de pèlerinage au xie siècle quand il se dit que la basilique du monastère, fondé vers 853, abrite la dépouille de Mariepourquoi.
Madeleine et que les miracles y sont courants. L’abbaye est sous le patronage de la sainte; en 1058, le pape Étienne IX authentifie les reliques.
Au début du xiie siècle, l’église est reconstruite pour accueillir les pèlerins qui se rassemblent alors dans son grand narthex. La basilique, sauvée de la ruine au xixe siècle grâce à l’intervention de Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, est un chefd’oeuvre de l’art roman. L'édifice est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979. Il suffit d’admirer la finesse des sculptures (réalisées entre 1125 et 1130) du tympan du portail central pour comprendre
Magnifiquement décoré, il présente le Christ en Gloire au moment de la Pentecôte, la Descente de l’Esprit saint sur les Apôtres.
Que l’on soit croyant ou non, Vézelay incite au recueillement. L’émotion vous gagne lorsque, au pied du village, vous montez la rue principale pour vous hisser en haut de la colline (inscrite elle aussi au patrimoine mondial de l’Unesco). Soudain, la basilique apparaît. Une fois à l’intérieur, vous serez impressionné : elle mérite bien son surnom de « grand vaisseau de lumière ». À la fin du xiiie siècle, le pèlerinage décline, lorsque Charles II d’Anjou organise des fouilles et découvre à Saint-Maximin-en-Provence un sarcophage contenant le corps de Marie-Madeleine, que le pape Boniface VIII authentifiera. Même si les pèlerins se firent moins nombreux, cela n’a en rien retiré sa spiritualité à la cité, point de départ de la Via Lemovicensis vers Saint-Jacques.