BÉARN
LA BELLE PROVINCE
Après Saint-Sever dans les Landes, le chemin de Saint-Jacques entre en Béarn et se dirige vers Orthez. C’est au xiiie siècle que Gaston VII de Moncade, vicomte de Béarn, fortifia cette dernière cité. Les pèlerins trouvaient refuge à l’hôpital des Trinitaires, situé non loin du château Moncade dont il reste le beau donjon pentagonal, où résidait la Cour et où se déroulaient des fêtes grandioses. Sa terrasse en hauteur offre un très beau point de vue sur la vieille ville.
Les pèlerins quittaient Orthez par le Pont Vieux enjambant le gave de Pau. Sa tour centrale et unique, ses arches aux dimensions inégales constituent un sujet d’étonnement.
Vous emprunterez ensuite des routes franchissant des vallons encaissés. Un vrai bonheur ! Cinq kilomètres après L’Hôpital-d’Orion, dont l’église Sainte-Marie-Madeleine rappelle l’existence de la commanderie où est mort le célèbre seigneur Gaston Phébus en 1391, le village d’Orion offre un beau panorama sur les montagnes. Montagnes auxquelles, d'ailleurs, il faudra bientôt se mesurer… Plus loin, le pont de la Légende, dont il ne reste qu’une arche et une tour, garde l’entrée de Sauveterrede-Béarn sur le gave d’Oloron. Perchée sur des roches calcaires, la cité devint vite un bastion frontalier du Béarn, solidement fortifié. Lancezvous dans les escaliers qui mènent à travers la vieille ville et jusqu'à la tour Monréal, une ancienne maison forte du xiiie siècle, et à l’église SaintAndré dotée d’un imposant clocher. Sur ce très beau site, les maisons affichent leur opulence avec leur massif toit de tuiles brunes.
Quittant le village, vous entrez à présent en Basse-Navarre. Cette province du Pays basque fut définitivement rattachée au royaume de France au xviie siècle. Saint-Palais, fondé au xiiie siècle par les rois de Navarre, est la principale ville de la vallée de la Bidouze dont les montagnes ne dépassent pas les 1200 mètres. Cette région constitue le point de jonction des principaux itinéraires de Saint-Jacques. Sur le chemin, à Ostabat, vous passerez devant une stèle symbolique – et discoïdale, Pays basque oblige – dite de Gibraltar. Elle fut placée ici, en 1964, afin de célébrer l’union des trois Chemins: les voies du Puy-en-Velay, de Tours et de Vézelay.