SAINT-GILLES-DU-GARD

L’ABBAYE DE L'ERMITE

Venant d’Arles, vous marchez à la limite entre le monde du marais et l’arrière-pays camarguais. Pour rejoindre le port de Saint-Gilles, sur le canal du Rhône à Sète, il faut compter cinq heures. Grimpez les rues de la ville, bordées de maisons romanes, qui débouchent devant l’abbatiale dédiée à saint Gilles : la façade vous surprendra par ses amples proportions.

Le Guide du pèlerin, d'Aimery Picaud, préconisait une étape à Saint-Gilles, afin d’honorer la dépouille de l'abbé ermite que la crypte, bâtie entre 1116 et 1140, abrite. L’abbaye bénédictine, affiliée à l’ordre de Cluny, fut érigée sur ce site, au viie siècle, par le moine légendaire. Cette vaste basilique romane ne fut épargnée ni par les guerres de Religion, ni par la Révolution. De l’église ne subsistent que les piliers, les murs latéraux et, bien sûr, la vaste façade à trois portails abondamment sculptés, évoquant un arc de triomphe. Préservée, celle-ci est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. L’entrée centrale se double de deux portes latérales plus petites. Leurs sculptures dateraient de 1160. Au centre, on reconnaît le Christ en Majesté, et sur les autres tympans, une Adoration des Mages et une Crucifixion. Les linteaux et la frise racontent toutes des scènes de l’Évangile.

La crypte de Saint-Gilles, une véritable église souterraine, est immense avec ses 50 mètres de longueur pour 25 mètres de largeur. Elle est placée sous la nef, et non sous le choeur de la basilique. Elle n’a conservé qu’une partie de ses voûtes, richement ornées.