Detours en France Hors-série

Utah Beach

AU PIED DU COTENTIN, À PORTÉE DE CHERBOURG

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Utah Beach correspond aux plages qui s’étendent sur une quinzaine de kilomètres entre les dunes de Quinéville et la baie des Veys, de part et d’autre des lieux-dits Varreville et La Madeleine, où se concentra l’attaque. Le 7e corps d’armée US, qui y débarqua, avait pour mission d’effectuer la liaison avec les parachutis­tes lancés dans la nuit vers Sainte-Mère-Église. L’objectif ? Isoler le nord du Cotentin, puis s’emparer au plus vite de Cherbourg.

À marée basse en longeant la mer au ras de l’eau, on a sur la dune à peu près la même image que celle qui apparut aux GI lorsque le tablier avant de leurs péniches s’abattit sur le sable.

Sur la route qui longe la baie de Seine, le paysage n’a guère changé non plus depuis juin 1944. On roule de hameau en hameau, mais l’atmosphère reste sauvage, presque toujours calme parce que cette partie de la côte est abritée des vents d’ouest ainsi que de la houle. De fait, le bocage du Cotentin, avec ses nombreux villages, ne commence qu’à trois kilomètres de la mer avec les premiers reliefs. Entre ces derniers et le cordon de dunes s’étend une vaste zone marécageus­e. Les Allemands avaient estimé que celle-ci offrait une défense naturelle et n’avait donc pas à être fortement gardée. Cela n’échappa pas aux Alliés, qui voyaient en ce site un intérêt stratégiqu­e capital : se trouver à 30 kilomètres de Cherbourg et sans obstacle naturel à franchir. Un bombardeme­nt aérien à basse altitude anéantit une bonne part des batteries ; tandis que les troupes géorgienne­s et russes positionné­es dans le secteur n’exercèrent qu’une résistance réduite à l’armée américaine qui, dans la journée, débarqua 23 000 hommes et

1 700 véhicules ! Ils vinrent donc appuyer les parachutis­tes de Sainte-Mère-Église, mais il ne fut pas possible d’aller plus loin. Il faudra trois semaines de combats pour prendre Cherbourg. Un second débarqueme­nt eut lieu à Utah Beach, français celui-là, le 1er août 1944: celui de la 2e division blindée du général Leclerc, la fameuse 2e DB. Sans doute ses 16000 hommes (pour 5000 véhicules) déploraien­t-ils de ne pas avoir été en première ligne dès le 6 juin, mais ils se rattrapère­nt, car, dans les 24 jours qui suivirent, la 2e DB participa à la percée d’Avranches, puis mena l’attaque par Le Mans, Alençon, Chartres, Rambouille­t, avant de faire une entrée triomphale dans Paris.

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