Pointe du Hoc
LES RANGERS À L’ASSAUT DE LA FALAISE
À l’est de la baie des Veys, la pointe du Hoc dresse un promontoire élevé atteignant une trentaine de mètres de hauteur. À son sommet devait se trouver une puissante batterie dont les pièces couvraient Utah Beach d’un côté, et Omaha de l’autre. À l’aube du 6 juin, la première urgence était de la réduire au silence.
On peut s’aventurer à marée basse au pied de la falaise recouverte d’une végétation abritant les nids d’oiseaux marins. Du sommet, on domine les flots. C’est ici que la violence du Débarquement demeure la plus visible. Les photos aériennes du site font penser à un terrain de golf aux reliefs diaboliques. En réalité, ce sol jonché de cratères résulte du bombardement d’un cuirassé de marine, complété par une attaque aérienne. L’étatmajor allié avait mis les grands moyens! Et pour être bien certain que les canons ne menaçaient plus les plages du Débarquement, on envoya un commando pour escalader les falaises. La fumée des bombardements n’était pas dissipée, lorsque neuf barges débarquèrent au pied de la pointe. Les 225 hommes du 2e bataillon de rangers du lieutenant-colonel James Rudder se ruèrent sur la falaise quasi verticale, haute de 30 mètres. Sous une pluie de grenades, ils lancèrent des fusées grappins qui tendirent des cordes contre la roche lisse et glissante; ils assemblèrent des échelles démontables et montèrent à l’assaut. Ce fut un carnage au corps-à-corps. Et lorsque les casemates allemandes cessèrent le feu, seuls 95 rangers étaient encore valides. L’horreur de la situation leur apparut alors, voyant que les canons tant redoutés n’existaient pas ! Ce qui n’empêcha pas une violente riposte allemande, qui dura jusqu’au 8 juin.