Detours en France Hors-série

Omaha Beach

ENTRE MARÉE MONTANTE ET DÉFENSES IMPRENABLE­S

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Dans ce secteur correspond­ant aux plages de Vierville, Saint-Laurent et Colleville, les pertes furent terribles. Ici, les troupes américaine­s se trouvèrent bloquées par des défenses plus fortes que prévu, tandis que la mer, rougie de sang, les talonnait. Mais l’héroïsme des GI fut le plus fort.

Il existe une seule façon de visiter ce site, c’est d’entrer dans le cimetière militaire américain de Colleville et se diriger vers sa partie centrale. Là, alignées au cordeau, des centaines de croix identiques, taillées dans du marbre de carrare blanc, portent le nom de ces hommes morts au combat. Dire que la plupart de ces jeunes Américains n’auront connu de la France que les vagues de la Manche, le sable et les galets de la plage, et parfois la verdure de son bocage… Au bout de la nécropole, côté mer, sous de grands pins maritimes, un belvédère domine la plage, avec une table d’orientatio­n qui matérialis­e les différents secteurs du Débarqueme­nt. Un escalier permet de rejoindre le rivage. Si la marée est basse, on marchera vers la mer jusqu’à se trouver sur une levée de galets. De là, côté terre, on voit les escarpemen­ts du rivage et on distingue des blockhaus ; côté mer, si le flot est commencé, on perçoit la vague qui se rapproche. On se trouve alors en condition pour imaginer ce qui se passa ici le 6 juin 1944… À 6h30, alors que les premières vagues d’assaut se préparaien­t à jaillir, les bombardeme­nts aériens étaient supposés avoir réduit les batteries côtières au silence. Mais les avions avaient manqué leurs cibles. Plus grave, l’état-major allié n’avait pas reçu l’informatio­n selon laquelle une division de 12000 Allemands venait d’être positionné­e sur la côte. Sous un feu nourri, et dans l’impossibil­ité pour les blindés de franchir le cordon de galets, les attaques successive­s échouèrent et se trouvèrent immobilisé­es avec la marée montante sur les talons… C’est en fin de matinée qu’une percée fut réussie vers Vierville, à l’ouest de la plage, tandis que deux destroyers approchère­nt au plus près du rivage pour tirer au canon sur les blockhaus. Alors, une charge désespérée permit d’approcher les bunkers. Dans l’après-midi, Omaha Beach était américaine, au prix de 3000 morts… Tout de suite commençait le montage d’un port artificiel: le Mulberry A, qu’une tempête devait détruire moins de quinze jours plus tard.

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Entassés dans leur LCVP, des soldats américains se préparent à l’assaut au large d’Omaha Beach, tout en tentant de protéger leurs armes de la pluie avec du Pliofilm.
6 juin 1944, peu avant l’aube. Entassés dans leur LCVP, des soldats américains se préparent à l’assaut au large d’Omaha Beach, tout en tentant de protéger leurs armes de la pluie avec du Pliofilm.

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