L’épique épopée du Pic
Lieu d’observations astronomiques dès le xviie siècle, le pic du Midi de Bigorre voit son destin changer grâce à l’action de deux pionniers: le général de Nansouty et l’ingénieur Vaussenat. Le premier est un militaire au caractère bien trempé, qui refuse de faire tirer sur les insurgés toulousains lors des troubles liés à la Commune, en 1870. Le second, plus avenant, est un ingénieur civil des mines, cofondateur de la société savante Ramond, réunissant les meilleurs pyrénéistes. Les deux hommes feront les premiers relevés météorologiques au col de Sencours, en contrebas du pic du Midi, avant de construire un bâtiment à son sommet de 1878 à 1882. Les matériaux doivent alors être montés à dos d’hommes et de mulets. L’ascension dure plus de douze heures à l’époque… Les terrassements au sommet commencent en 1875. Les premiers locaux sont achevés le 8 septembre 1882. Entre les deux hommes, les tensions sont vives lorsqu’ils se trouvent en tête-à-tête dans leur abri primitif, bloqués plusieurs jours par la tempête et le grand froid.
Par la suite, le site est aménagé et complété: un télescope en
1907, puis de nouvelles terrasses, coupoles et de nouveaux bâtiments. Au début des années 1930, Bernard Lyot fait les premiers essais de son coronographe, qui lui permet d’observer la couronne solaire hors éclipse. Le pic du Midi devient un haut lieu de l’observation solaire. Plus tard arrivent les grandes antennes pour la téléphonie mobile, la télévision et la communication militaire. Et, dans le cadre du programme Apollo, la cartographie de la surface de la Lune est étudiée dans les années 1960. En 1994, l’État envisage la fermeture de l’observatoire, mais recule devant la mobilisation de la région MidiPyrénées. Grâce au tourisme, le site est sauvé. À l’issue d’une rénovation qui a coûté 40 millions d’euros, il est ouvert au grand public en l’an 2000. Chaque année, des centaines de milliers de visiteurs accèdent au Pic par le téléphérique.