POUR VIOL LET-LE-DUC, RESTAURER, C’ EST CRÉER
Architecte autodidacte, le jeune et talentueux Viollet-le-duc (1814-1879) se voit confier sa première mission, à vingt-six ans, par Prosper Mérimée : la restauration de la basilique de Vézelay, dans l’yonne. Puis vinrent Notre-dame de Paris, Carcassonne, le château fort de Roquetaillade (Gironde). Son travail fut souvent contesté, notamment à Pierrefonds, pour son éloignement avec la « vérité » historique. Mais il revendique qu’il faut « approprier l’architecture médiévale aux nécessités d’aujourd’hui. Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné. » Ses recherches et analyses menées sur les fortifications médiévales – son Dictionnaire raisonné de l’architecture française du xie au xvie siècle, notamment – sont toujours une source formidable pour les historiens et les archéologues. Son oeuvre a été en partie réhabilitée dans les années 1980, il est salué comme un précurseur de l’architecture du fer, de l’art nouveau ou encore du fonctionnalisme.