JEANNE D’ ARC, UNE HISTOIRE DE MYTHES
De la Pucelle de Lorraine, chacun connaît l’image d’épinal et le parcours météoritique. Trois années de lutte, de 1429 à 1431, pour finir sur le bûcher. Dès l’origine, elle est un mythe que chacun tord et façonne à sa convenance politique : ses contemporains, qui voient aussitôt le parti que l’on pouvait tirer de cette vierge mystique ; ceux qui, un quart de siècle après sa mort, revisitent, pour la plus grande gloire du royaume, son procès et son image publique ; ceux qui en font, au xixe siècle, un héraut du sentiment national, sainte laïque ou sainte tout court selon les préférences ; ceux qui, sous Vichy, la récupèrent pour son « anglophobie ». On compte à son sujet plus de quarante thèses opposant historiens orthodoxes et iconoclastes. Lesquels soutiennent que son bûcher fut une mascarade et que Jeanne, rentrée au pays, y coula de longs jours tranquilles… Une chose est sûre et scientifique grâce à l’anthropologie judiciaire : les os calcinés conservés à son nom sont ceux de plusieurs momies égyptiennes. Dont un chat.