MONT FORT, MONSTRE OU HÉROS?
Qui fut vraiment Simon de Montfort, chef suprême de l’impitoyable croisade contre les albigeois « hérétiques » ? L’église a longtemps célébré en lui son très pieux défenseur. L’occitanie, elle, s’en souvient comme d’un criminel de guerre, sadique et sanguinaire… Une chose est sûre : ce n’est pas lui, mais Arnaud Amaury, ex-abbé de Cîteaux, qui clame lors de la prise de Béziers, en juillet 1209 : « Tuezles tous, Dieu reconnaîtra les siens. » Prélude au massacre d’au moins trente mille habitants… Montfort n’a encore qu’un commandement secondaire quand, après les chutes de Béziers et Carcassonne, de hauts personnages lui offrent d’en remplacer le vicomte vaincu. Durant huit ans, il va employer toutes ses qualités de stratège à réduire les plus inexpugnables places cathares. Mais son zèle punitif – il fait brûler, égorger, noyer, crever les yeux avec ardeur – rendent les révoltes inévitables. C’est lors du soulèvement de Toulouse qu’il meurt, atteint par un boulet de catapulte. « Homicide et cruel, le comte sanguinaire est mort sans sacrement, ce n’est là que justice ! » chantera un troubadour occitan.