UN PONT HORS DU COMMUN
OUVRAGE D’ART MODERNE À L‘INTÉRIEUR DES PYLÔNES
Presque deux siècles après le pont de pierre, premier à oser franchir la Garonne, le pont Chaban-delmas est le cinquième pont de Bordeaux. Inauguré en mars 2013, il fait se rejoindre les quartiers Bacalan et Bastide. Plus qu’un lien supplémentaire entre les deux rives, il préfigure surtout la ville du xxie siècle.
Ce matin, nous avons rendez-vous avec Laurent Rascouailles, agent de la voirie chargé des visites auprès de Bordeaux Métropole, au pied du pont Chaban-delmas, pour une visite très privée de cet ouvrage d’art, inauguré en mars 2013 : « Comme tous les Bordelais, j’aime emprunter ce pont, de jour, mais plus encore à la nuit tombante, quand son éclairage bleuté met en valeur ses lignes élancées : l’impression qu’un petit air d’amérique souffle sur les berges de la Garonne. »
RENCONTRE AVEC GERTRUDE
Les places pour monter dans ses pylônes sont très convoitées. Nous commençons par le poste de commandement, quai de Brazza, sorte de tour de contrôle d’où sont gérées par ordinateur toutes les manoeuvres pour la levée de la travée centrale du pont. Laurent explique : « Gertrude, le système de régulation du trafic, gère le flux des voitures qui ne peuvent plus accéder au pont. Les barrières se ferment, des agents de sécurité évacuent les derniers cyclistes et piétons. Des tests de déverrouillage sont effectués. Quand tout est fin prêt, on dit que le pont est armé. » Quand un paquebot s’apprête à quitter le quai, il attend que la travée soit haute. « Au total, une levée demande 6 à 7 heures, dont 5 de préparation. » La travée met 11 minutes à monter, stationne entre 30 et 40 minutes en hauteur avant de redescendre, lorsque le remorqueur qui a aidé le bateau à entrer dans Bordeaux est reparti. Il est temps maintenant de découvrir les pylônes. Depuis le niveau 0, nous descendons par l’un des ascenseurs situés dans les pylônes, pour atteindre le niveau de la mer, c’est-à-dire juste sous l’eau à marée haute. Nous voici à l’intérieur d’une des embases situées sous les pylônes. Derrière les murs de la grande salle, la Garonne : nous sommes cernés par les eaux ! Des machines partout, dont deux moteurs. Un seul fonctionne,