CAPUS, VOUS AVEZ DIT CAPUS ?
Ce marché est le plus important et le plus ancien de Bordeaux, voulu par le marquis de Tourny dans un quartier où l’ordre des capucins jouait un rôle important. À son ouverture en 1749, on y vendait du bétail une fois par semaine avant que le marché attire les maraîchers des alentours et devienne quotidien. Au xixe siècle, des artisans s’y installent. En 1880, il se dote d’une halle façon Baltard, malheureusement disparue.quartier populaire et cosmopolite, les Capus avaient leur langage : le bordeluche, dérivé du gascon. Aujourd’hui, au hasard d’une conversation, il peut encore se faire entendre : « ça daille » pour ça m’embête, le « peï » désigne un étranger, le « drouley » un jeune voyou. Et n’achetez pas ce légume s’il est tout « chigna » : abîmé. Pougnacs et Margagnes, dictionnaire définitif du bordeluche, de Guy Suire, aux éditions Mollat, 263 pages, 19 €.
le Second Empire : l’hôtel Saint-françois s’affiche baroque avec des balcons disparates, des fenêtres ouvragées, des sculptures de femmes nues, d’aigles, d’atlantes, de portefaix et de symboles maçonniques. Pas encore classé et toujours dévolu à la location, il est malheureusement en bien piteux état… Derrière le marché, une terrasse au soleil. Olivier vient d’ouvrir Le Fil Rouge, épicerie fine et bar à vins, où il propose planches de charcuterie, fromages bio et d’excellents vins de propriétaire. L’occasion pour nous de tester les mérites comparés du cochon noir de Bigorre et du porc basque avec un verre de graves rouge du meilleur effet. Allez, au marché ! Sous la halle bétonnée qui a malheureusement remplacé des pavillons