ÉRIC IRASTORZA
LE COLOSSE DE LA PELOTE
Il tient un restaurant chic sur la plage de la Milady. Acteurs, chanteurs et politiques lui font causette. Mais avant d’en arriver là, que n’a-t-il sué dans les trinquets ! « À 21 ans, contre l’avis de mes parents, j’ai décidé de partir à Miami. J’y suis resté deux décennies… » Non pas pour se prélasser sur les plages de Floride mais pour se mesurer aux meilleurs joueurs de pelote : « À 80 %, des Basques espagnols ». Il gagne plusieurs titres de champion du monde de cesta punta mais il assiste aussi l’effondrement progressif du sport. « À mon époque, dans le jaï-alaï, il pouvait y avoir 250 000 dollars de paris en cinq heures. La décennie d’avant, ça montait à un million de dollars ! La faute à une longue grève des joueurs qui a détourné le public, comme l’a fait aussi l’arrivée des machines à sous. » Comme beaucoup de Basques, après avoir réussi en Amérique, il est rentré au pays pour monter son affaire. Son établissement, avec vue sur l’océan, ne désemplit pas – pintxos et musique latine au programme. Mais à 42 ans, pas question de raccrocher: il continue de s’entraîner, anime le circuit professionnel local et concourt évidemment à la grande compétition du coin, le Gant d’or, qu’il a déjà remportée neuf fois…