ALAIN GARDINIER
TONTON DU SURF
Dans les rues de Guéthary, il ne passe pas inaperçu avec sa boîte à savon pétaradante. Une BMW Isetta 600 rouge vif, qui s’ouvre par l’avant et où il arrive à caser sans encombre son corps massif – une souplesse due, à 60 ans passés, à sa pratique assidue du sport.
Et du plus important de tous, le surf ! Depuis sa planche inaugurale reçue pour sa première communion, il n’a jamais décroché, malgré une vie parisienne remplie. Il a été assistant du cinéaste Christian de Chalonge, doublure de Marc Toesca sur le Top 50, journaliste au Nouvel Obs, producteur de festivals de rock, réalisateur pour Thalassa… « Je suis né à Bayonne, j’ai grandi à Biarritz, je suis monté à Paris à 18 ans, j’ai couru le monde. Maintenant ? Je suis à Guéthary ! » Le parcours d’un vrai gars du coin… À la terrasse du Bar basque, on le sent nerveux, les naseaux en éveil. Les conditions sont bonnes aujourd’hui, il va falloir aller à la mer!
Chez lui, le surf est un sixième sens : il allie la pratique à une connaissance sans limite du sujet. Il a brossé dans ses livres le portrait des stars les plus déjantées de la discipline – Miki Dora ou François Lartigau. C’est lui qui a écrit la saga définitive des débuts français. « La première planche est apparue à Biarritz en 1956, sur le tournage du film Le soleil se lève aussi, apportée par la scénariste Peter Viertel et le fils du producteur, Darryl Zanuck, qui faisaient des repérages à Pampelune. En 1957, Viertel revient avec trois planches. Il y avait sur la plage des jeunes: Joël de Rosnay, Jo Moraïz, Georges Hennebutte… » Le surf européen était né. Il y a plus de trente ans, Gardinier a consacré à ces pionniers un documentaire culte, Les Tontons surfeurs. Aujourd’hui, grand-père heureux et surfeur pour toujours, on peut bien l’enrôler dans le club!