SERGE REGOURD
TOUT UN CINÉMA
« Toulouse est une des premières villes universitaires de France après Paris. Or, les étudiants constituent LE public privilégié du cinéma d’auteur. Notre cinémathèque, créée en 1958 autour de Raymond Borde, rassemble 15 000 copies de films, 75 000 affiches, 500 000 photos… Soit un des principaux fonds européens. » Face à la Cinémathèque, il y a l’esav, École supérieure d’audiovisuel: « Avec près de 400 élèves, c’est la deuxième école publique après la Femis. »
Serge Regourd souligne également le rôle d’ombres Blanches, une librairie indépendante dont une annexe est dédiée au 7e art, « une rareté en France ». Il salue, bien sûr, la salle d’art et essai, L’ABC… Mais les cinéphiles reviennent toujours à la cinémathèque. L’intérieur vaut la visite. Passé le hall, un escalier mène à la mezzaninebibliothèque, riche de 15000 ouvrages. L’ancienne chapelle recèle une fresque des années 1930: Le Socialisme aux champs. « La cinémathèque possède une collection unique de films soviétiques et russes ! », sourit Serge Regourd. Un souvenir marquant ? « Plus d’un ! En 1995, nous avons reçu Emir Kusturica pour Underground. Sa venue a fait du bruit: c’était en pleine guerre de Bosnie. J’ai été pointé comme agitateur ! »
Étrangement, Toulouse a rarement été filmée. André Téchiné a capté le quai de Tounis pour Ma saison préférée ; le cloître des Jacobins apparaît dans D’artagnan de Peter Hyams. Et « actuellement, Antoine Raimbault tourne Une intime conviction, sur l’affaire Viguier. » Prochainement donc, un peu de lumière toulousaine dans les salles obscures…