DOLE
Elle fut longtemps la capitale franc-comtoise, avant que Besançon ne lui vole la vedette.
De ce glorieux passé, Dole a conservé un patrimoine exceptionnel… mais aussi une douceur de vivre qui atteint son apogée dans la délicieuse « Petite Venise ». Nous avons passé une journée dans cette
sous-préfecture – mais plus grande ville du Jura – qui s’étage, magnifique, au-dessus du Doubs.
CITY Il faut arpenter la rue du Collège-de-l’arc avec son alignement de beaux hôtels du xviie siècle qui témoignent de l’âge d’or de Dole… La cour intérieure carrée de l’hôtel-dieu, avec son puits, est ordonnée comme un cloître. Le bâtiment de style Renaissance fut construit à partir de 1613 pour accueillir les blessés en cas de siège et resta un hôpital jusqu’en 1973. Les archives municipales, la bibliothèque et la médiathèque occupent aujourd’hui ces lieux, réhabilités en 2000. Ci-dessus, en haut : la séduisante place aux Fleurs, avec en arrièreplan la collégiale Notre-dame. Ci-dessus : le clocher porche de la collégiale vu de la place Nationale.
9 heures. La découverte de Dole commence par la place Jules-grévy, où trône l’office de tourisme. Depuis ce carrefour, la commerçante rue de Besançon, épine dorsale de la ville, mène en pente douce jusqu’à la collégiale Notre-dame, qui domine de toute sa puissance Dole au point que beaucoup la prennent pour une cathédrale. L’église, bâtie au xvie siècle, impressionne par son clocher porche fortifié, culminant à 73 mètres et son intérieur, élancé et sobre, avec son orgue en bois sculpté du xviiie siècle. Face au sanctuaire, place Nationale, le marché couvert, construit dans un style « Baltard » à la fin du xixe siècle, à la place des vieilles halles, constitue une flânerie idéale pour les gourmets, trois matins par semaine.
10 h 30. Poursuivons l’artère principale pour gagner la ravissante place aux Fleurs. À proximité, il faut arpenter la rue du Collège-de-l’arc avec son alignement de beaux hôtels du xviie siècle qui témoignent de l’âge d’or de Dole, ou encore la rue du Mont-roland où l’on admire l’hôtel de Froissard, une demeure élevée pour un parlementaire, avec son portail, ses ferronneries ouvragées, ses escaliers raffinés, sa splendide loggia intérieure, dans la même famille depuis sa construction en 1611! La montée de la rue des Arènes jusqu’au Musée des beaux-arts offre au regard de belles façades, comme celles de l’hôtel Richardot-boyvin ou de l’hôtel Rigollier de Parcey, au numéro 45.
11 h 30. On redescend vers les rives du Doubs pour admirer l’hôtel-dieu, qui abrite, entre autres, la médiathèque. Tel un palais, l’édifice du xviie siècle déploie une longue façade Renaissance, ornée d’une balustrade sculptée. Il faut voir sa magnifique cour intérieure, qui s’organise comme un cloître, avec ses galeries et ses deux escaliers – l’un à vis, l’autre suspendu. Face à lui, on ne peut manquer l’imposant ancien hôpital général de la Charité.
13 heures. « On ne saurait décrire Dole. Onnedécritpaslerêve:ilvousemporte. » Profitant d’un déjeuner le long du canal des Tanneurs, on s’approprie la phrase de l’écrivain jurassien Bernard Clavel. Surnommé la « Petite Venise », ce microquartier est on ne peut plus romantique, comme hors du temps avec ses maisonnettes les pieds dans l’eau. L’endroit était bordé au Moyen Âge de
dizaines de tanneries artisanales. Fini les eaux insalubres dans lesquelles les fabricants de cuir nettoyaient jadis les peaux, le canal constitue aujourd’hui un petit paradis avec ses nénuphars, ses petits ponts de pierre, ses terrasses fleuries ou encore son moulin. Pour avoir une vue d’ensemble de la ville, rendezvous au port, sur la passerelle du Prélot.
14 heures. La rue Pasteur se cache derrière le canal. À l’angle des rues Granvelle et Pasteur, apparaît le vaste portail blasonné de l’hôtel Champagney (xvie siècle) qui ouvre sur un balcon et deux superbes tourelles d’escaliers. Quelques mètres plus loin, un escalier mène en sous-sol à l’un des endroits les plus mystérieux de Dole qui inspira Marcel Aymé, l’enfant du pays, pour son roman Le Moulin de la Sourdine. Dans la pénombre d’un souterrain, surgit la Grande Fontaine ou « fontaine aux Lépreux », une source vauclusienne qui ruisselle depuis le Mont-roland, et qui fut utilisée comme lavoir dans le passé.
15 heures. Pas de balade à Dole sans une visite à la «star locale», Louis Pasteur (1822-1895), dont la demeure natale, labellisée « Maisons des illustres », est à voir. Le musée revient sur les découvertes du scientifique – le vaccin contre la rage, bien sûr, mais aussi sur ses travaux sur la fermentation du vin ou encore sur les maladies du ver à soie! On y découvre une facette méconnue du savant, avec l’exposition de ses pastels croquant les Jurassiens. Lorsque Pasteur assiste en 1883 à la pose d’une plaque sur la façade, ce modeste fils de tanneurs dit: « Ô mon père et ma mère, ô mes chers disparus, vous qui avez si modestement vécu dans cette petite maison, c’est à vous que je dois tout… »
17 heures. Une promenade accessible via un chemin de randonnée ou en voiture mène, 5 km plus loin au nord, au Mont-roland. Campé sur la colline, à 343 m d’altitude, ce sanctuaire, dont l’origine remonterait au xie siècle, était un lieu de pèlerinage. On y vénérait une Vierge noire, aujourd’hui dans l’église de Jouhe. L’église actuelle, dédiée à Notre-dame, a été élevée dans un style néogothique par des jésuites dans la seconde moitié du xixe siècle. Au sommet, vous attend un beau panorama sur les paysages verdoyants et ondulés du pays dolois, mais aussi les monts du Jura d’un côté et la Côte-d’or de l’autre.