BERNARD CROS
FORT EN PATRIMOINE MILITAIRE
Des navettes maritimes papillonnent d’un point à l’autre de la rade, croisant barques,
voiliers et roulier. À l’approche de la passe entre la tour Royale et le fort Balaguier, à bord
d’un navire de la Marine, Bernard Cros livre une instructive démonstration. « Voyez comme la petite rade est fermée aux trois quarts; de certains points, on ne voit pas le large. Et derrière vous, à terre, observez cette ceinture
de points hauts. Toulon était l’endroit idéal pour une place forte. Bâtis entre 1512 et 1930, 70 ouvrages militaires s’élèvent depuis la mer jusqu’à 800 mètres d’altitude », s’enthousiasme l’ancien ingénieur en chef de la Marine, devenu historien du patrimoine militaire et maritime. Sa première affectation à Rochefort fut décisive. « La corderie royale était en restauration. J’ai
voulu en savoir plus sur les arsenaux et je me suis intéressé à leur patrimoine et aux fortifications. »
Il nous invite à mettre pied à terre pour monter sur le mont Faron et interpréter les fortifications terrestres. Une première ligne de forts tracée à l’est de Toulon au xviiie, complétée au siècle suivant d’ouvrages capables de résister à la nouvelle artillerie, bâtis sur le mont Faron, au cap Brun et jusqu’à Saintmandrier. À la fin du xixe, une troisième ceinture coiffe les sommets de la Colle-noire à Six-fours, en passant par le Coudon et le mont Faron. « En dehors de l’évêché, Toulon n’a pas accueilli de grandes institutions; ce qui
explique le peu de monuments publics. Mais notre patrimoine militaire est exceptionnel. » Dessinateur, illustrateur de procès, écrivain, Rémi Kerfridin multiplie les regards sur Toulon. Il aime la ville, les architectures qui la composent, leur histoire. Dans (coécrit avec Bernard Croset) et Escales
il a réalisé un inventaire de son bâti.