LARÉSERVEORNITHOLOGIQUEDUTEICH: L’AUTRE ÎLE AUX OISEAUX
On dit que pour juger de la qualité d’un restaurant, il suffit de se fier au nombre de ses habitués. Si le même principe s’applique aux réserves ornithologiques, celle du Teich mérite des étoiles au Michelin de la nature. Le site a indubitablement ses inconditionnels. Des horaires d’ouverture anticipés sont même proposés pour permettre aux abonnés d’arpenter, aux aurores et avant tout le monde, les 110 hectares d’espace naturel de la réserve.
COLLECTIONNEURS D’OISEAUX
À ces heures matinales, les seules personnes rencontrées sur les sentiers sont munies de téléobjectifs camouflés. Ce sont pour la plupart des ornithologues amateurs, parfois venus de loin pour tenter d’apercevoir telle ou telle espèce rare. On désigne ces passionnés par le terme anglais « birders ». Au Teich, le « birder » le plus fervent est une femme. « On la surnomme la Mamarazzi. Elle vient 250 jours par an », rapporte Claude Feigné, responsable technique et scientifique de la réserve. Ce jour-là ne fait pas exception : Monique est fidèle au poste. Elle raconte qu’elle vient de croiser un groupe de grèbes castagneux, le plus gros qu’elle a jamais vu. Mais ce matin, la star que tout le monde guette, c’est la marouette ponctuée, un oiseau nicheur discret et donc difficile à observer. Quelques chanceux ont signalé sa présence. D’autres espèces font également l’envie de tous : le ravissant gorgebleue à miroir blanc de Nantes, endémique de la côte Atlantique française, le bécasseau rousset, d’origine nordaméricaine, très rare dans la région, ou encore le balbuzard pêcheur, rapace spectaculaire aux ailes coudées.