LES NOUVEAUX VISAGES DE PARIS
DOSSIER RÉALISÉ PAR DOMINIQUE LESBROS, DOMINIQUE LE BRUN, DOMINIQUE ROGER (TEXTES) ET MANUEL COHEN (PHOTOGRAPHIES)
Au fil des pages vous attend un Paris qui, tel Janus, offre à la fois un visage modelé par deux siècles d’une Histoire exceptionnelle et une tout autre physionomie tournée vers l’avenir. Un Paris mouvant, chatoyant, surprenant et attachant où l’on prend plaisir à se perdre pour mieux se retrouver. Les motifs d’émerveillement ne manquent jamais : là, une façade qui raconte une histoire ; ici, un édifice à la silhouette futuriste ; plus loin, un hôtel particulier parfaitement préservé ; plus haut, le sommet d’un immeuble qui fait pousser un morceau de campagne. Soyez flâneur, en éveil et libre. En vrais « piétons de Paris », façon Léon-paul Fargue, Henri Calet ou Patrick Modiano, nos reporters nous entraînent dans d’insolites balades. Alors, comme le dit Jules Renard, il suffit d’ « ajouter
deux lettres à Paris pour trouver le paradis ».
Née pour l’exposition universelle de 1889, la tour Eiffel ne devait pas faire long feu. Son espérance de vie était évaluée à une vingtaine d’années. Et elle vient de fêter ses 130 ans. La tour, c’est 18 038 pièces d’acier puddlé assemblées par
2,5 millions de rivets, pour un poids total de 10000 tonnes. Du costaud, mais qui exige un entretien attentionné. À commencer par la peinture. Eiffel préconisait une remise en peinture tous les sept ans. Depuis sa naissance, la tour a connu son dix-neuvième chantier. En quelques mois, une équipe de 25 peintres alpinistes appliquent à la main 60 tonnes de peintures spéciales sur 250000 m2. Mais pour sa vingtième campagne, les travaux prennent une dimension supplémentaire, puisque le monument, qui a accumulé par endroits jusqu’à dix-neuf couches de peinture précédentes, est totalement décapé, sa structure mise à nu avant de recevoir une nouvelle couche du fameux « brun tour Eiffel ». Les équipes techniques vont également mener des réparations comme le remplacement d’éléments métalliques. La SETE (Société d’exploitation de la tour Eiffel) précise que la technique traditionnelle du rivetage à chaud utilisée par les équipes d’eiffel à l’époque est la seule utilisée. La durée du chantier est prévue jusqu’à la mi-2021 et le coût avoisinera 40 millions d’euros.
L’idée d’une bibliothèque infinie, universelle hante
l’esprit des hommes depuis la nuit des temps. Une chimère qui inspira
à l’écrivain argentin Jorge Luis Borges l’un de ses plus célèbres textes, La Bibliothèque de Babel,
nouvelle écrite en 1941. La bibliothèque de Babel est une bibliothèqueunivers, c’est-à-dire qu’elle est tellement grande qu’elle contient tous les textes possibles et imaginables, sa taille
constitue un défi à l’imagination humaine.
Est-ce bien cet inatteignable dessein que le président de la République François Mitterrand poursuivait, lorsqu’il décida, à l’orée de son second septennat, d’offrir un nouveau site
à la Bibliothèque nationale de France dans le quartier de Tolbiac, au coeur du 13e arrondissement, dans
le principal secteur de renouvellement urbain de la ville? Le pharaonique chantier est confié à l’architecte Dominique Perrault, et devrait désengorger le site historique de la rue Richelieu, fondé au début du xviie siècle. Inauguré par Jacques Chirac en décembre 1996, le « Site François Mitterrand », vite surnommé « Très grande bibliothèque », aligne des chiffres impressionnants : 20000 m2 d’espace de
consultation, 60 000 d’esplanade, 400 km de rayonnages.
Combien de livres contient-elle exactement ?
Un nombre colossal…