STRASBOURG
Deux ouvrages monumentaux dessinent l’identité de Strasbourg. La cathédrale Notre-dame, chef-d’oeuvre de grès rose qui perce le ciel de sa flèche séculaire, et le Parlement européen, vaisseau de verre amarré au bord de l’eau de cette ville-carrefour. Autour de ces deux totems,
un coeur médiéval, bastion de la gastronomie alsacienne, et de nouveaux quartiers, nés de la construction européenne et de la réappropriation des anciens docks. La promesse d’une
déambulation à deux temps, éclairée et gourmande, dans la capitale du Grand Est.
marques, il faut regarder au sol, où est indiquée la direction de la cathédrale de Strasbourg. Cela n’empêche pas les nouveaux députés d’être déboussolés à l’intérieur du bâtiment, cherchant leur chemin dans un labyrinthe de couloirs et une succession d’escaliers. Tous se retrouveront dans l’allée principale, sous la grande verrière et son ballet d’ascenseurs transparents menant à l’hémicycle. Micro et appareil photo en main, des journalistes bondissent vers les députés pour obtenir un commentaire. Bientôt, une sonnerie annonce le début de la session. Les huissiers en queue-de-pie contrôlent d’un regard les élus à la couleur de leur badge. Toutes les langues européennes résonnent dans les couloirs, transformant l’édifice en tour de Babel du xxie siècle. Dans la ville aussi, le Parlement imprime son rythme et ses idiomes. Tous les mois, ce sont jusqu’à 5000 personnes venues des 28 États-membres de l’union européenne (dont encore le Royaume-uni, à l’heure où nous écrivons ces lignes)
qui arrivent à Strasbourg pour la session plénière qui s’étale sur 4 jours, du lundi 17h au jeudi 14h. Les restaurants assurent jusqu’à trois services par soir, les hôtels affichent toujours complet.
L’EUROPE ANCRÉE À L’ANNÉE
Mais au-delà de ces quelques jours d’effervescence, l’europe est bien présente toute l’année à Strasbourg. De l’autre côté de l’ill, sur une pelouse taillée de près, le Conseil de l’europe occupe un bâtiment moderne aux allures de forteresse. L’institution fondée en mai 1949 regroupe 47 pays et se distingue du Conseil européen, propre à l’union européenne, qui siège à Bruxelles. Ses champs d’action? La protection des droits de l’homme, les affaires sociales, l’éducation, la culture et l’environnement. Plus de 2000 personnes travaillent sur ces sujets, papillonnant entre six bâtiments du quartier rendu agréable par le foisonnement végétal du parc de l’orangerie. Prisé des Strasbourgeois pour ses aménagements classiques et son élevage de cigognes, l’espace vert réjouit les sens par sa fraîcheur et son parfum de chlorophylle. Tout près, l’édifice de la Cour européenne des droits de l’homme se démarque. Aux abords, des messages de colère de plaignants, placardés