DANS LES ARCANES DE NOTRE-DAME
Avec sa monumentale façade délicatement sculptée, ses nuances infinies de grès rose,
Le parvis de la cathédrale est désert. Une lumière douce révèle les reliefs ouvragés de la façade occidentale. Un peu avant 7h, nous savourons cette intimité rare avec l’édifice vedette de Strasbourg. Michel Bolli nous attend devant le portail Saint-laurent, face
Nord. Il est l’un des quatre sacristains, chargé de préparer l’office de 7h, célébré chaque matin de la semaine dans la chapelle Saint-jean. Il s’assure aussi de la bonne tenue de Notre-dame. « Je suis une sorte de majordome », précise-t-il, alors qu’il active le système d’éclairage et la programmation du motif musical des cloches du jour. Nous croisons le père Louis Boschung à l’entrée de la sacristie. « Ah ! La cathédrale de Strasbourg!, s’exclame-t-il avec un grand sourire, quand on l’interroge sur sa relation au lieu. J’ai été ordonné ici et je reviens y officier à l’heure de la retraite, comme prêtre coopérateur. Cette cathédrale, c’est d’abord la demeure de Dieu et un lieu de rencontres. J’apprécie de célébrer cette messe de 7h, à laquelle assistent les fidèles avant d’aller travailler. » Michel Bolli nous fait signe de le suivre dans la nef. Il faut acclimater son oeil à l’espace, lever les yeux vers les vitraux, saisir l’éclectisme des styles, du choeur roman paré de fresques néo-byzantines aux voûtes en croisée d’ogives de la nef. « J’aime le silence
de la cathédrale à cette heure matinale, confie le sacristain. Ce silence parle, il raconte l’histoire du lieu, les peines et les joies déposées lors des prières. »
L’HOMME ACCOUDÉ ET L’HORLOGE ASTRONOMIQUE
Aux beaux jours, le rituel de Michel Bolli comprend aussi l’ouverture de la lourde porte métallique du portail central, pour aérer la cathédrale, pendant une heure. « Les visiteurs entrent par le portail de la tour Nord. Ils arrivent à 8h30 et n’ont qu’une phrase à la bouche : “où se trouve l’horloge astronomique?” », confie en souriant celui