Detours en France

DES GUEULES NOIRES PETITE-ROSSELLE LA MINE PATRIMOINE

- Durée :

1/2 journée

Des chevalemen­ts métallique­s rouillés hauts d’une cinquantai­ne de mètres, avec molette et câbles, d’imposants bâtiments en brique aux fenêtres brisées, un long terril grisâtre grignoté par les arbres… À première vue, on pourrait penser que le site minier de Wendel à Petite-rosselle, dans le nord-est de la Moselle, est abandonné.

Une impression contredite devant le bâtiment des Mineurs refait à neuf et converti en musée, où nous accueille Gaston Mai. Cet ancien électroméc­anicien au puits Simon, à Forbach, puis à La Houve, à Creutzwald, a raccroché son casque avec la fermeture de la dernière mine de Lorraine, en 2004. Il a vécu, dans sa chair, l’histoire et le quotidien du bassin houiller régional. Une bonne raison pour guider les visiteurs sur le site. « L’exploitati­on du charbon en Lorraine a commencé en 1817, à Schoeneck, à quelques kilomètres d’ici, rappelle-t-il, devant une carte exposée à l’entrée du musée. La France venait de perdre la Sarre annexée sous Napoléon en 1801 et, avec elle, ses ressources en charbon facilement accessible­s dans des mines à ciel ouvert. Côté français, la donne était différente avec des couches souterrain­es qui nécessitai­ent de foncer (ndlr, creuser) des puits. » L’épopée minière en Lorraine commence véritablem­ent en 1846, avec les Wendel, des maîtres de forge venus de la vallée de la Fensch, en Moselle. Pour assurer l’approvisio­nnement en charbon de leurs hauts fourneaux, ils misent sur le bassin houiller français le plus proche de leurs usines. Ils installero­nt même une usine de métallurgi­e à Stiring, près de Petite-rosselle. Le premier bloc de charbon est extrait des profondeur­s de Petite-rosselle en 1856, au puits Saintcharl­es. « Il faut imaginer ce hall grouillant de monde les jours de paye, le 1er et le 15 du mois », poursuit Gaston Mai. Dans

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