GHISLAINE LEFEUVRE, CONCHYLICULTRICE
Une envie iodée vous prend subitement ? Que diriez-vous de vous servir directement dans un distributeur automatique de fruits de mer frais, accessible 24 h/24? Ghislaine Lefeuvre a lancé le concept en 2016, à Pirou. « J’aime l’idée d’un circuit
court pour vendre mes produits. » Depuis, l’idée a fait son chemin jusqu’à Saint-lô. Vêtue de son tablier ciré jaune, la conchylicultrice déborde d’idées et d’énergie. Ce jour-là, elle réunit son équipe pour une sortie en mer. « Les moules dites de bouchot sont élevées sur des pieux. Nous devons en prendre soin tous les jours, afin d’obtenir de belles moules orange charnues au bout de 18 mois. » Cinq employés se démènent, avec une organisation quasi militaire, pour entourer les pieux de filets. Il y a 8 rangées de 125 bouchots à recouvrir, le temps d’un marnage. « On appelle ce travail, le catinage. Cela va empêcher les moules d’être emportées par les tempêtes. » La mer continue à descendre, dévoilant un alignement parfait de bouchots, sur plusieurs kilomètres. « Mon père, qui était pêcheur, a commencé la production de coquillages en 1960. Je baigne là-dedans
depuis mon enfance. J’ai repris la société, Conchy Marée, en 1995. Tant que la nature le voudra, je continuerai ce métier. » de 915 hectares, celui de la Sienne, appelé aussi de Regnéville-sur-mer, est le plus vaste. « Protégé de l’océan et des vents d’ouest par la langue de terre que constitue la pointe d’agon, Regnéville fut un grand port d’échouage au Moyen Âge, grâce au commerce entre la Gascogne, la Bretagne, la Normandie et l’angleterre », éclaire Didier Lecoeur. Par la suite, le commerce de la chaux va entretenir les activités du port jusqu’au xixe siècle; en témoignent les fours à chaux du Rey. Parfaitement restauré, ce site propose un parcours pédagogique, ainsi qu’un musée remarquable. Aujourd’hui, Regnéville est un des villages marins les plus typiques de la côte Ouest du Cotentin, qui accueille également les vestiges d’un château du xiie siècle. Quant au havre de Saint-germain-suray, il est certainement le plus sauvage, avec de grands prés-salés aux végétations halophytes très variées. Plusieurs corps de gardes ponctuaient jadis le littoral des havres. Celui de La Gaverie date du xviie siècle; il a été transformé en chapelle en 1945. Juché sur son promontoire rocheux, il veille à présent sur un troupeau de moutons, qui
vient brouter dans ses parages. Plus au nord, Port-bail, dévolu à la plaisance, prospéra un temps grâce au commerce maritime, celui de l’étain plus particulièrement. L’église romane Notre-dame (xie siècle), aujourd’hui désaffectée, le pont (1873) aux 13 arches et des maisons en granit composent le décor de cette bourgade pittoresque et paisible. Grâce à ses deux belles plages, c’est l’un des endroits les plus fréquentés de ce coin du Cotentin.