Le val de l’aygue Marse
À deux-roues ? Trop facile !
Quoi de plus écodurable que le vélo électrique ? Sur les routes escarpées de la région, l’assistance permet d’apprécier sans efforts l’extrême diversité des paysages agricoles. Exemple de Buis-les-baronnies à Mollans-sur-ouvèze, un circuit effectué en compagnie de « pistards » de l’union cycliste des Baronnies.
CIRCUIT : LE VAL DE L’AYGUE MARSE. 25 KM EN BOUCLE AU DÉPART DE BUIS-LES-BARONNIES. 2 H. NIVEAU FACILE. DROMEPROVENCALE.FR/LOISIR/ LES-BONS-PLANS-A-VELO-LE-VAL-DE-LAYGUE-MARSE
Il fut un temps où l’assistance électrique à vélo n’était pas au point. Batteries « de plomb », autonomie maigre, il fallait rentrer dare-dare avant que l’accumulateur ne rende l’âme. Aujourd’hui, il y a les vélos « nouvelle génération ». C’est ce que nous explique Paul, le responsable du magasin Location Vél’éco, à Buis-les-baronnies. Désormais, on pourrait presque aller à Lyon sans recharger (exagération…), et les positions « High » ou « Speed » sur le vélo vous feraient (presque) doubler le regretté Marco Pantani dans les cols.
OLIVIERS, VIGNES, TILLEULS, ABRICOTIERS, CERISIERS…
Certains continuent cependant de pratiquer le vélo « à la dure ». Ce sont les membres de l’union cycliste des Baronnies. Trois d’entre eux nous accompagnent ce jour-là : Claude et Michel, un couple du cru solide du mollet, et un autre Michel, un « implanté ». Nous voilà partis avec le photographe pour 25 kilomètres d’itinérance dans les Baronnies occidentales, direction Mollans-sur-ouvèze. L’intérêt du vélo dans ce territoire, ce sont les petites routes. Les faubourgs de Buis à peine quittés, nous obliquons à droite sur la D147, direction Propiac. Aux belles villas résidentielles succède ce qui fait le charme profond des Baronnies: l’incroyable diversité agricole. Un champ d’oliviers fait place à une parcelle d’abricotiers. Les vignes côtoient les tilleuls. Des cerisiers poussent à côté des « badlands », ces terres noires ravinées impropres à toute culture.
COUP DE SPEED ET 2 CV ROUGE
Mais voilà que se profile le col de Propiac, sans doute un « HC » (Hors Caté
gorie)… Michel 1 s’accroche à ma roue mais, d’un coup de « Speed », je prends 10mètres d’avance. C’est l’échappée! Le photographe, lui, s’est envolé dans un raid solitaire pour se poster loin devant, et immortaliser nos efforts. Clichés en une de L’équipe assurés! On sourit de cette facilité, qui vous ferait prendre le Tour de France pour de la rigolade… Au bas de la descente, voici Propiac. À la fin du xixe siècle, ce village accueillait une station thermale réputée pour soigner les troubles de l’appareil digestif. La D147 grimpe droit vers le village de Mérindolles-oliviers. Nous laissons l’ascension à d’autres champions, pour tourner à gauche sur la D347, direction Mollans. Voilà une nouvelle adorable route de campagne, arborée, sans trafic… Nous y croisons même une antique 2 CV rouge, conduite par une respectable habitante.
MOLLANS, PLACE FORTIFIÉE
La descente vers Mollans est agréable, forcément. Nous arrivons frais comme des gardons au coeur de cette place fortifiée, terre de vignoble et d’arboriculture. Porte des Baronnies, jadis frontière entre le Comtat Venaissin (celui des papes) et le Dauphiné, Mollans-surouvèze possède un beau patrimoine. Nous nous en apercevons en posant nos vélos tels des routiers aguerris, devant la terrasse du Bar du Pont. Face à nous, la chapelle ronde Notre-dame-du-pont, la tour de l’horloge – une tour de défense devenue beffroi au xviiie siècle – et le grand pont d’origine médiévale sur l’ouvèze, à une seule arche. De l’autre côté, se tient une splendide fontaine bordée d’un lavoir couvert. En buvant un verre avec nos amis cyclistes, nous en apprenons plus sur leurs habitudes cyclistes. « Avec Claude, nous roulons souvent. Mon circuit fétiche part de Buis-les-baronnies pour rejoindre Montbrun-les-bains, avec retour par le col de Fontaube. Il fait 60 kilomètres. Dans les Baronnies orientales, les routes sont désertes, même en plein été », dit Michel 1. Nous prenons date pour une prochaine virée. Électrique, il va de soi !
VAISON-LA-ROMAINE, UN COURS D’EAU ASSAGI
L’heure du retour a sonné. Nous reprenons la direction de Buis par un itinéraire buis… sonnier, soit une route puis un chemin remontant au frais la rive gauche de l’ouvèze. On se souvient du drame de 1992, lorsque la crue de cette rivière provoqua la catastrophe de Vaison-la-romaine. À Pierrelongue, la haute silhouette de la chapelle Notredame-de-consolation surveille, depuis son roc isolé, un cours d’eau assagi. Déjà, nous apercevons, au-dessus des champs d’oliviers, le rocher de Saint-julien. Nous revoilà à Buis-les-baronnies, à peine essoufflés par cette virée campagnarde…