PAYS D’IROISE
1 journée (70 km)
IGN 1:25 000, « Île Ouessantle Conquet », 0317 OT et « Plouguerneaules abers », 0416 OT.
L’itinéraire à suivre pour découvrir Au premier coup d’oeil et à vol d’oiseau,
cette côte est on ne peut plus simple ce littoral s’étend sur une vingtaine
dans son principe : rester au plus de kilomètres. En réalité, son exploration
proche de la mer en prenant pour va vous en faire parcourir au
repères les noms des sites dont nous moins 70 à vélo, auxquels vous ajouterez
vous recommandons ici la visite. quelques balades à pied sur le sentier du littoral, réservé aux seuls marcheurs. Mieux vaut donc prévoir deux jours pour le voyage, étant entendu que dans les nombreux ports, bourgs et villages traversés, hôtels, chambres d’hôtes et gîtes permettent de faire étape pour ainsi dire partout.
L’ABER BENOÎT
Un premier panorama fort vous attend à l’entrée de l’aber Benoît, en marchant au long du rivage jusqu’à l’anse de Brouennou où les groupes d’îlots à la physionomie changeante au gré de la marée, et les nombreux récifs aux dents acérées, disent tous les dangers de la navigation dans ces parages. Le petit port, animé, est réputé à trois titres: sa spécialisation dans le dragage des sables marins; son mouillage en eau profonde et dans un cadre naturel magnifique pour les plaisanciers; et – surtout – les huîtres de Prat-ar-coum, les plus célèbres de toute la Bretagne nord. Parmi elles figurent des huîtres plates exceptionnelles: des coquillages sauvages dragués jeunes en Angleterre, et élevés dans les parcs des abers.
coins tranquilles au pied des dunes, à la condition de s’éloigner des quelques parkings aménagés.
PORTSALL
C’était un petit port de pêche inconnu… jusqu’à la nuit du 16 mars 1978, quand le pétrolier géant sur Ouessant et de l’armement d’un remorqueur de sauvetage puissant : Abeille Flandre, suivi d’abeille Bourbon. Celui-ci est basé à Brest, mais il se met en veille près de l’île d’ouessant dès que le vent forcit.
LA CÔTE DES PORTS MINIATURES
Entre Portsall et l’aber Ildut, chaque crique, chaque recoin du littoral abrite un mouillage pour de petits canots de pêche.
L’ABER ILDUT
Au pied du bourg de Lanildut, l’aber Ildut est le plus petit des trois abers du nord Finistère. Il porte pourtant le titre de premier port goémonier européen. À la cale de Lanildut, de petits bateaux colorés débarquent en effet les laminaires, ces laminaria digitata exploités par deux usines locales pour produire de l’alginate, un produit utilisé par l’industrie pharmaceutique dans le monde entier. C’est parce qu’il se trouve immédiatement en face des zones de récolte – les îlots de l’archipel de Molène – et demeure accessible quel que soit l’état de la marée que l’aber Ildut abrite la flottille des goémoniers. Aucune route ne longe ses berges, ainsi demeurées particulièrement sauvages. N’hésitez donc pas à vous engager sur le sentier côtier pour vous enfoncer vers l’intérieur des terres en pleine verdure.
CORSEN
Imaginez-vous que, si l’on excepte les îles d’ouessant et de Sein, vous vous trouvez ici sur la plus occidentale des terres de l’hexagone, soit 4°47,65’ de longitude ouest? Par ailleurs, entre l’aber Ildut et Corsen, la latitude 48°28’N marque la limite entre la Manche et l’océan Atlantique. Ce point hautement symbolique correspond aux rochers situés au sud de la sortie de l’aber Ildut. Mais pour l’univers maritime, Corsen évoque avant tout le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, chargé de coordonner toutes les opérations de secours en mer pour la zone située entre le Mont-saint-michel et la pointe de Penmarc’h. Son immense bâtiment à façades vitrées se dresse en retrait de la pointe, un ancien canot de sauvetage aujourd’hui à la retraite en décorant l’entrée.
LE CONQUET
Cette sorte d’aber formé par la réunion de deux estuaires abrite un port depuis le Moyen Âge; une escale florissante, ainsi qu’en témoignent plusieurs demeures d’armateurs. Rue Troadec, on peut voir ainsi la maison des Seigneurs (xve-xvie siècles), et rue Aristide-briand, la maison des Anglais dont la grande échauguette d’angle domine le fond du port. Les navires du Conquet assuraient en effet le trafic du sel breton et poitevin ainsi que du vin de Bordeaux, à destination de l’angle
Au Moyen Âge, les moines de l’abbaye et les marins du Conquet acquirent une grande réputation en portant sur parchemin les dessins des côtes connues ou supposées exister. Les moines eux-mêmes s’embarquèrent à la découverte du monde, si l’on en juge d’après un texte médiéval connu sous le titre Une Navigation légendaire des Moines de Saint-mathieu. De ces derniers, il est écrit qu’« ils scrutent l’immensité de l’océan et les extrémités du monde, pour décrire aux populations, après de longues absences, les ressources et les lieux que l’univers contient ». Vers où ont-ils bien pu mettre le cap?
terre, de l’espagne et des Flandres. Aujourd’hui, Le Conquet figure parmi les plus animés des ports nord-finistériens, parce qu’il dessert les îles Molène et d’ouessant, et parce qu’une flottille de ligneurs et de fileyeurs en a fait son port d’attache.
SAINT-MATHIEU, AU BOUT DU MONDE
Immédiatement au sud du Conquet, la pointe Saint-mathieu offre un vrai décor de bout du monde. On a peine à croire que cette tour de phare, rouge et blanche, qui semble jaillir des ruines d’une abbaye, voisinant une chapelle trapue et la tour vitrée d’un sémaphore, n’a pas été édifiée pour le tournage d’un film fantastique. Mais il faut savoir que, dès le Moyen Âge, les moines entretenaient chaque nuit un feu au sommet d’une tour, encore visible aujourd’hui, pour guider les navigateurs. À voir à côté, le Mémorial national des marins morts pour la France, dont la haute stèle se dresse face à la houle de la mer d’iroise.