GORGES DU STANGALA
2 h
Carte IGN TOP 25 N°0519ET Quimper/concarneau/îles de Glénan
Au sud de Quimper, l’odet s’élargit en un fleuve accueillant, navigable jusqu’à Bénodet. Au nord, il rétrécit et disparaît au fond d’un vallon de feuillus. Une rivière, deux paysages. Si l’on aime les environnements sauvages et intimistes, il faut choisir le second. En tapant Stangala
sur un GPS, vous serez conduit au parking éponyme, point d’entrée le plus fréquenté des gorges. Saisissez Griffonès: vous arriverez au-dessus du défilé, commune d’ergué-gabéric, à un point de départ connu des seuls locaux. Le parking se trouve au bout d’un chemin
de terre. Ici, bruit une légende, celle d’un monstre (un griffon) qui aurait trouvé refuge dans une caverne du village de Griffonès. Chaque mois, les habitants devaient lui offrir une jeune fille en guise de repas. Un jeune seigneur ne l’entendit pas de cette oreille lorsqu’il fut décidé de lui fournir sa bien-aimée. Il tua le dragon et put demander la main de sa belle…
ODET ÉTROIT, BOUEUX, VIF
Mieux vaut avoir ce griffon loin de soi au moment d’entamer la balade. La contrée est plutôt solitaire… Au premier carrefour, à 50 mètres, prendre à droite le GR 38®, direction « Gorges du Stangala » (vous reviendrez par celui de gauche à la fin). Vous voilà en sous-bois, sous les chênes aux troncs moussus. À l’intersection suivante, cap à droite vers Tréouzon. On rejoint l’odet, étroit, boueux, vif. Bordé de murets, le sentier longe la rive gauche vers l’aval. Audessus de la berge opposée, un champ
de maïs indique que la campagne est proche. Et l’on parvient à la passerelle de Tréouzon, jetée à l’endroit où l’odet forme son méandre le plus serré. Il faut la traverser et s’engager à gauche sur le sentier opposé, direction « Meilh Poull, 1,3 km » (balisage rouge et blanc du GR).
UN VALLON DOUX
Le sentier devient sente tandis que la boue s’épaissit (chaussures de randonnée conseillées). L’odet s’élargit et blanchit sous la force du courant. Une virginité pleine et entière, sentiment renforcé par l’absence d’autres promeneurs. Trente minutes suffisent à rejoindre l’autre passerelle, Meilh Poul. Là, les choses se corsent: au lieu de continuer à l’aise au ras de l’eau, il convient de quitter le thalweg pour l’apprécier dans son ensemble. En suivant, depuis le pont, le panneau marqué « Ar Stankoù, 600 m », on s’y hisse en une dizaine de minutes. À la borne, au sortir du vallon, faites un court crochet à gauche jusqu’à un panorama. Le point de vue embrase le sillon ondulant et ses versants feuillus. Point de falaises ici, de gorges il ne reste que la douceur de la courbe. En rejoignant le parking voisin, un autre point de vue confirme l’impression première: un vallon doux; le sillon central de l’odet dont on perçoit l’écho; les pentes forestières où une maison de pierre, une seule, réussit à percer le rideau. Nous sommes à moins de 10 km du centre-ville de Quimper… Depuis le parking, s’engager sur la route puis prendre le chemin en sous-bois à gauche, à hauteur du panneau « 50 ». L’itinéraire dévale dans les gorges, les pieds s’accrochent à des pierres de granit. 15 minutes plus tard, obliquer vers l’épingle de gauche, en dépit de la croix jaune tracée sur un jeune tronc. Revoilà la rivière. Là, vous pouvez poursuivre à droite en direction de « Kerlig, 1,5 km », mais il faudra rebrousser chemin pour retrouver la voiture. Il vaut mieux rejoindre à gauche la passerelle de Meilh Poull, à 850 mètres. Il faut franchir le pont et attaquer la dernière montée, direction « Griffonès, 1 km ». L’occasion d’évoquer une autre légende, celle de saint Alar, un ermite qui avait élu domicile dans la vallée, près d’une fontaine dont l’eau se changeait en vin blanc, une heure durant, tous les cent ans ! Pas tous les jours la joie, donc… Il vous reste un quart d’heure pour remonter la pente et espérer vous en jeter un dans le gosier. Au panneau « Griffonès, 400 m », marchez vers la gauche sur 100 mètres. Voilà le dernier point de vue sur la vallée. Il s’ouvre à droite sur la civilisation, avec des maisons blanches bretonnes plantées dans le décor. Fin d’une boucle au plus profond de l’argoat breton.