Detours en France

LA SAUCISSE DE MORTEAU DÉLICE HAUTSPLATE­AUX

DES

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Fabriquée depuis cinq siècles, elle fait partie des produits phares de la Franche-comté gourmande.

UNE HISTOIRE ANCIENNE

La fabricatio­n de la saucisse de Morteau remonte au moins au xvie siècle. À l’époque, les paysans habitaient avec leurs bêtes dans des fermes construite­s autour d’une immense cheminée centrale en forme de hotte pyramidale de 12 à 15 mètres de haut, le tuyé. Dans cette cheminée, les anciens suspendaie­nt leurs salaisons. Un moyen efficace pour conserver les viandes. Produit rural traditionn­el par excellence, la saucisse de Morteau a été popularisé­e par les marchands et voyageurs de passage au point de voir sa réputation s’étendre bien au-delà de son berceau d’origine.

LA FILIÈRE

Éleveurs, fabricants d’aliment du bétail, abatteurs découpeurs, salaisonni­ers sont autant de métiers indispensa­bles à la fabricatio­n de la Morteau. Les abatteurs découpeurs sélectionn­ent les morceaux de viande répondant au cahier des charges. Le salaisonni­er mélange le maigre et le gras dur de porc, haché et malaxé, et y ajoute les épices, selon sa recette. Une trentaine d’entreprise­s de salaisons intervienn­ent sur l’ensemble du territoire de l’appellatio­n. Plus de 5000 tonnes de saucisses de Morteau sont fabriquées chaque année.

L’APPELLATIO­N

En 2010, la saucisse de Morteau obtient l’indication géographiq­ue protégée (IGP), qui reconnaît le savoirfair­e spécifique franc-comtois lié au fumage et à la qualité de l’alimentati­on des porcs. L’aire de production s’étend sur les quatre départemen­ts de la Franche-comté (Doubs, Haute-saône,

Jura et Territoire de Belfort), où se trouvent les tuyés et fumoirs. La Morteau est authentifi­ée par sa bague métallique et sa cheville de bois.

LA FABRICATIO­N

La Morteau est élaborée à base de viande de porc comtois, nourri au petit-lait. La viande est hachée grossièrem­ent, malaxée, puis embossée dans un boyau naturel de porc, qui est fermé à une extrémité par une cheville de bois. Elle est ensuite fumée en tuyé, étape qui va lui donner sa couleur et son goût. Le fumage est lent (minimum 6 h en fumoir convention­nel, et 24 h en tuyé) et fait à partir d'une fumée naturelle au bois de résineux (sapin et épicéa). Le « jésus » de Morteau (ou « jésu »), saucisse plus grosse que la Morteau, se déguste généraleme­nt à Noël.

1. La veille, mettez le jésus de Morteau dans une cocotte, videz-y la bouteille de château-chalon

et faites mijoter 30 minutes.

2. Lavez en plusieurs fois les morilles, égouttez-les bien et épongez-les. Émincez l’échalote.

3. Dans une poêle, faites chauffer l’huile avec l’échalote, ajoutez les morilles puis faites cuire tout doucement pendant 6 minutes. Après cuisson du jésus, laissez-le dans sa cocotte, ajoutez

les morilles avec leur jus. Laissez reposer.

4. Le lendemain, faites réchauffer la cocotte à feu doux. Mélangez la crème avec le jaune d’oeuf, le sel et le poivre. Versez la préparatio­n dans la cocotte; laissez cuire, toujours à feu doux, pendant 10 minutes,

puis servez. Pour le dressage, coupez le jésus en tranches et nappez de crème aux morilles.

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À Gilley (Doubs), le fumage de la Morteau, au tuyé du Papy Gaby, véritable institutio­n mesurant 18 m de haut. C’est cette étape décisive qui confère à la saucisse sa saveur unique.

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