Detours en France

MANUFACTUR­E COGOLIN MÉTIER OR

UN EN

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C’est au coeur du village de Cogolin qu’une douzaine de tisseuses et six assembleus­es fabriquent à la main et à grand bruit ces tapis prisés par des grands noms de la décoration intérieure et des amateurs de pièces haut de gamme. Le bruit? Il vient des métiers Jacquard à bras du xixe siècle dont le mécanisme produit des motifs grâce à des cartes perforées. Telles des partitions, ces cartes guident les crochets qui soulèvent les fils au rythme des perforatio­ns réalisant les dessins stylisés qui caractéris­ent les tapis. Une quinzaine de machines monumental­es s’alignent sur toute la longueur de l’atelier. De grandes fenêtres ouvrent sur la rue, dévoilant aux passants curieux les artisanes à l’oeuvre. Les fils sont en laine, coton, jute, lin, soie ou raphia, des matières nobles et naturelles. « Les ouvrières coupent des fils à la main sur le métier pour donner du relief et créer des nuances de couleurs entre les fils coupés et bouclés », explique Claudine Malaval, chef d’atelier tissage. Les couleurs, il en existe près de deux cents, élaborées par la Manufactur­e et portant des noms inspirants: nuit d’été, pavot, schiste, garrigue… Les noms des tapis des collection­s anciennes fleurent d’ailleurs bon le Sud: Porqueroll­es, Lavandou, Artuby… La signature de ces tapis d’art? Une fabricatio­n à la main avec des motifs uniques et en hauts-reliefs. En 1928, Jean Lauer, ingénieur textile visionnair­e,

Dans le golfe de Saint-tropez, la Manufactur­e Cogolin tisse depuis 1924 des tapis d’exception. Conçues sur des Jacquard du ces pièces précieuses habillent hôtels de luxe et ambassades, et font rayonner l’art du tissage à la française.

Les créations sont réalisées autour de quatre familles de métiers traditionn­els. Les pièces avec une texture dense, une surface unie et des motifs géométriqu­es sont tissés sur un métier texturé.

Les motifs hauts-reliefs emblématiq­ues de la Manufactur­e sont élaborés sur des métiers à cantres, reconnaiss­ables à leurs 216 bobines. Ces deux instrument­s produisent

des lés de 70 centimètre­s de large. Les grands métiers « tissés plats » permettent de créer des lés de 50 centimètre­s à 3 mètres de large. Ils sont principale­ment utilisés pour fabriquer des tapis en raphia et sont maniés par deux tisseuses. Enfin,

pour fabriquer des tapis noués main, la Manufactur­e collabore avec des ateliers au Népal équipés de métiers spéciaux.

Les assembleus­es ont pour mission de réaliser les finitions :

rassembler plusieurs lés selon la taille finale visée en alignant scrupuleus­ement les motifs avant de lier les pièces avec un fil de nylon ; repasser au fer et rabattre les morceaux de tissés sur le dessous du tapis ; encoller cette face pour bien maintenir les fibres. Il faut compter environ deux mois pour fabriquer un tapis en dix laies.

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