LES RENNES DU COMPOST
Mettre les poubelles de leur ville à la diète, c’est l’objectif que se sont fixé les « Rennes du Compost ».
« Les déchets organiques représentent en moyenne près de la moitié de ce que jettent les restaurateurs », explique Sophie Gimenez. Un régime trop riche, selon la cofondatrice et ses comparses rennais, Hélène Pecoil, Amel M’sadek
et Corentin Gouyou-beauchamps. D’autant qu’ils ont de grands projets pour ces déchets...
L’histoire commence à l’automne 2020. Trois anciennes collègues du secteur de la santé rêvent d’une reconversion. Très sensibles aux questions environnementales, elles imaginent un service de ramassage des biodéchets en véloremorque. Les restes alimentaires ainsi récupérés serviront à produire du compost qui sera ensuite revendu ou redistribué aux maraîchers locaux. Vérification faite, Rennes métropole ne propose encore rien de semblable. Il y a bien un service de collecte des déchets en camions, mais il est trop contraignant pour les petites structures du centre-ville. Quelques mois de gestation, des formations et l’achat d’un vélo-remorque plus tard, l’association Rennes du Compost
lance ses tournées en mai 2021. Le bouche-à-oreille a donné raison à l’étude de marché: le besoin existe et les clients affluent, tels les commerces de bouche. Le service est payant (entre 30 et 150 € par mois), et de nombreux commerçants rennais, soucieux d’améliorer leur empreinte environnementale, sont prêts à mettre la main à la poche.
La demande est d’autant plus forte que Rennes du Compost offre beaucoup de flexibilité: un ou plusieurs passages
par semaine en fonction des besoins, des horaires sur mesure, un véhicule qui permet l’accès aux ruelles parfois étroites de la capitale bretonne... Et l’association fournit à tous ses clients leurs chiffres en termes de compost produit. De quoi afficher leur démarche vertueuse en vitrine! Si pour l’instant, l’association n’a pu salarier qu’une personne, elle devrait dès cette année être en mesure d’en rémunérer deux autres. Un objectif notamment rendu possible par l’obtention prochaine de la norme sanitaire NF U44-051 nécessaire à la mise en vente de son compost. « Notre but à moyen terme est de nous constituer en société coopérative, confie Sophie Gimenez. Avec un modèle vertueux à tous les niveaux : pas seulement dans les missions, mais aussi au sein de l’entreprise elle-même, avec une gouvernance horizontale. »
Plus d’infos : helloasso.com/associations/rennes-du-compost