Detours en France

SUR LES PAS DE CLAUDE MONET

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Historienn­e spécialist­e de Monet, Lucette Leroy organise des visites guidées sur les traces du peintre. La Belliloise nous transporte en 1886, période durant laquelle l’impression­niste « batailla » 74 jours pour reproduire sur la toile la beauté furieuse de l’île.

Kervilahou­en - Le phare de Goulphar (600 m / 0 h 10). Rendez-vous au centre de Kervilahou­en devant l’auberge où vivait Claude Monet lors de son séjour sur l’île. « Dans ses lettres, il se plaignait de n’y manger que des homards ! », fait remarquer

Lucette Leroy. Empêché de sortir par de violentes intempérie­s il y réalisa le portrait de Poly, (Hippolyte Guillaume) pêcheur local qui était devenu son porteur. À 600 mètres de là se dresse le phare de Goulphar (appelé aussi le Grand Phare).

Édifié en 1835, ce géant en granit de 52 mètres est un des plus puissants phares d’europe avec une portée de 50 kilomètres. « Quand vous irez à Belle-île, visitez le Grand Phare et la grotte de l’étoile, situés à Port-coton », aurait lu Claude Monet dans le guide de voyage de Léon Trébuchet Promenade à Belle-île-en-mer, écrit en 1880. Gravissez les 247 marches pour découvrir depuis son sommet un panorama exceptionn­el qui surplombe l’océan Atlantique et l’indomptabl­e Côte sauvage.

Le phare de Goulphar - Aiguilles de Port-coton (1,5 km / 0 h 20). Depuis le phare un petit sentier mène vers la côte. Après un petit kilomètre de marche nous nous retrouvons devant l’emblématiq­ue site des aiguilles de Port-coton, où des dentelles de rochers tendent leurs récifs aiguisés au-dessus d’une mer chahutée par les courants et les marées. Rendu célèbre par Monet, ce lieu représente à lui seul la force de la nature qui a modelé le paysage apocalypti­que de la Côte sauvage.

Lors des grandes houles, la mer déchaînée vient s’écraser dans cette crique, aiguisant ces falaises et ces rochers de schistes friables. « C’est parce que les vagues lessiveuse­s créent une telle écume cotonneuse que l’on surnomme le lieu Port-coton », précise Lucette. Claude Monet a passé des milliers d’heures devant ces « cathédrale­s » comme il les nommait, acharné à vouloir immortalis­er ce spectacle dans une série de six tableaux appelée Les Pyramides de Port-coton. « Son chevalet était amarré avec des cordes et des pierres pour résister au vent », commente Lucette.

Port-coton - Goulphar (2 km / 0 h 30).

Le sentier longe la mer, passe devant l'ancienne corne de brume avant d’arriver au-dessus de la plage des Curés où un autre spectacle de chaos rocheux s’offre à nous. C’est ici que Monet a peint son tableau Tempête, côtes de Belle-île, une des rares toiles parmi les 39 réalisées à Belle-île que l’on peut voir au musée d’orsay.

« “Je suis furieux, la mer est furieuse”, a-t-il écrit dans ses correspond­ances. On peut voir que son pinceau aussi fut furieux, regardez ses traits impétueux pour représente­r la colère de la mer et ce zoom sur les rochers découpés »,

commente Lucette en montrant la copie des toiles face au site qui a servi de modèle. Plus loin s’ouvre l’anse de Goulphar où mouillent quelques bateaux de plaisance. Monet y a peint son tableau Entrée de port Goulphar.

Goulphar - Kervilahou­en

(2 km / 0 h 30). Depuis la plage de Goulphar, un petit chemin remonte le vallon pour rejoindre le village de Radenec. En suivant la pancarte indiquant « Kervilahou­en », nous revenons alors sur nos pas pour retrouver la station de bus. Les plus courageux pourront, s’ils le souhaitent, continuer le sentier jusqu’à la baie de Domois où le peintre réalisa de nombreuses autres toiles.

 ?? ?? Bienvenue sur la Côte sauvage, fouettée par les vents et frangée d’à-pics rocheux
vertigineu­x. Là, les landes rases à bruyères
vagabondes, qui se mêlent à l’ajonc maritime
et à ses fleurs jaunes au parfum de noix de coco, semblent aussi
insoumises que ce littoral impétueux.
Un cadre idéal pour les artistes en quête
d’inspiratio­n…
Bienvenue sur la Côte sauvage, fouettée par les vents et frangée d’à-pics rocheux vertigineu­x. Là, les landes rases à bruyères vagabondes, qui se mêlent à l’ajonc maritime et à ses fleurs jaunes au parfum de noix de coco, semblent aussi insoumises que ce littoral impétueux. Un cadre idéal pour les artistes en quête d’inspiratio­n…
 ?? ?? Les aiguilles de Port-coton, rochers marins situés à Bangor, qui doivent leur nom à l’écume « cotonneuse » giflant leur flanc.
Les aiguilles de Port-coton, rochers marins situés à Bangor, qui doivent leur nom à l’écume « cotonneuse » giflant leur flanc.
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 ?? ?? Ci-dessus : Bangor, jolie commune du vie siècle nichée sur le territoire le plus sauvage et le plus venteux de l’île. En arrière-plan, la tour clocher de l’église SaintPierr­e-et-saintPaul ( xie siècle). Ci-contre : La maison où séjourna Claude Monet,
à Kervilahou­en surnommé le « village des peintres ».
Ci-dessus : Bangor, jolie commune du vie siècle nichée sur le territoire le plus sauvage et le plus venteux de l’île. En arrière-plan, la tour clocher de l’église SaintPierr­e-et-saintPaul ( xie siècle). Ci-contre : La maison où séjourna Claude Monet, à Kervilahou­en surnommé le « village des peintres ».

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